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Retour progressif à la normale au Sénégal

Robert Adé
19 février 2024

Dans l’attente d’une nouvelle convocation du corps électoral, les Sénégalais recouvrent le droit de manifester et la liberté d’expression avec une marche pacifique autorisée.

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Les manifestations se sont multipliées ces derniers temps pour appeler au respect de la Constitution du Sénégal
Manifestations à Dakar pour appeler les autorités à respecter la date des électionsImage : John Wessels/AFP

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on.

Contre toute attente, environ 300 détenus politiques ont recouvré la liberté provisoire en 48 heures au Sénégal.

La plupart de ces personnes avaient été interpellées puis écrouées dans les prisons du pays, soit au cours des diverses manifestations publiques ou après la publication d'écrits critiques envers le pouvoir en place.

"Nous sommes contents qu’ils recouvrent la liberté mais en même temps nous sommes frustrés parce que nous nous rendons-compte que des citoyens sénégalais ont été emprisonnés de manière arbitraire sans pour autant prendre en compte leurs droits, sans pour autant également que leur incarcération soit fondée sur des faits qui seraient répréhensibles", réagit  Nina Penda Faye, membre de la société civile.

Soulagement

Bara Dieng, 39 ans, est un menuisier en aluminium. Il est un ancien détenu et a été condamné à 8 mois de prison ferme avant d'être libéré, il y a quelques semaines.

Ousmane Sonko est placé en détention provisoire depuis le 31 juillet  2023 pour plusieurs chefs d'inculpation
La candidature de l'opposant Ousmane Sonko à la présidentielle du 25 février a été invalidéeImage : Seyllou/AFP

Moi, je suis un simple sympathisant d’Ousmane Sonko. Ce jour-là, je n’ai pas manifesté. Je suis resté chez moi. Je suis resté en détention du 24 mai 2023 au 24 janvier 2024. On m’a jugé, puis libéré le 25 janvier dernier. J’ai perdu beaucoup de mes marchés. Je ne pardonnerai jamais de la vie. Je vais même porter plainte pour diffamation. C’est des règlements de compte", témoigne-t-il.

Impatience

Ces libérations de prisonniers d’opinion se déroulent alors que plusieurs Sénégalais sont impatients d’aller aux urnes. La synergie des organisations pour la sauvegarde de la paix propose d'organiser le scrutin présidentiel entre le 3 et le 10 mars. De leur côté, la plupart des acteurs politiques exigent qu’il se tienne avant le 2 avril, date de la fin du mandat constitutionnel du président Macky Sall. Ce qui, selon l’expert électoral Djibril Gningue, serait conforme à la décision du Conseil constitutionnel.

Les explications à Dakar de Robert Adé

Selon lui, "le Conseil Constitutionnel ayant constaté l’impossibilité matérielle de respecter la date du 25 février, l’a invité à fixer une date dans les meilleurs délais. Il devrait se conformer à cette décision et prendre une date assez rapidement pour que tout le monde soit fixé. En tous cas, il a tout intérêt de se conformer à cette décision et à le faire le plus rapidement possible".

Pour l’heure, les concertations entre le président sortant Macky Sall et les 20 candidats à la prochaine élection présidentielle peinent à prendre corps à cause des divergences et intérêts politiques.