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RDC : que fait la brigade d'intervention de la Monusco ?

4 février 2025

La ville de Goma est contrôlée depuis plusieurs jours par les rebelles du M23. Un scénario qui rappelle celui de 2012 qui s’était soldé par la reprise de la ville par la brigade d’intervention de la Monusco et les FARDC.

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Casques bleus de l'ONU | Soldats bangladais de la Mission du Vereinten Nationen en RD Kongo (photo d'illustration)
Depuis le début de l’année, le M23 a lancé des opérations de grande envergure dans la région du Nord Kivu (photo d'illustration)Image : AFP via Getty Images

Créée en 2013, la Brigade d’intervention de la Monusco est une unité de 3.000 hommes qui a pour mission d’affronter le problème posé par la violence des groupes armés en RDC.

Avec un quartier général basé à Goma, cette force est placée sous le commandement direct de la Monusco. La brigade d’intervention bénéficie d’un mandat solide qui lui permet non seulement de protéger les civils, mais aussi de passer à l’offensive pour neutraliser les groupes armés.

Martin Kobler a dirigé la Monusco de 2013 à 2015 et, à l'époque, les casques bleus avaient pu chasser le M23 après que celui-ci eut pris le contrôle de la ville en 2012.

"Nous avons eu une situation un peu différente parce qu'on n'avait pas de troupes rwandaises dans le pays. On n’avait que le M23 comme groupe rebelle qui était soutenu par le Rwanda, avec des armes et de la logistique. En 2013, nous étions en position de combattre avec la brigade d'intervention", explique-t-il à la DW.

Selon Martin Kobler "la brigade d'intervention est là encore aujourd'hui, avec ses 3.000 soldats" et il pense que "la décision de mettre fin à la Monusco n'était pas une bonne décision".

"Ici, en Ituri, si jamais le M23 venait, moi je n’attends rien de la Monusco" (Christian Shauri)

Les attentes de la population

Dans la province de l’Ituri, la Monusco mène des opérations conjointes avec l’armée congolaise pour lutter contre les groupes armés. C'est ainsi qu'a été lancée l'opération "spider web", la toile d’araignée, afin de protéger les civils contre les attaques des groupes armés.

Christian Shauri, coordinateur de la structure Jeunes leaders en Ituri, demande toutefois à la Monusco de faire encore plus pour protéger les civils. Il se dit inquiet de la faiblesse de la mission des Nations unies à Goma et espère que la brigade d’intervention de la Monusco va se battre aux côtés de l'armée congolaise, pour stopper l'avancée des rebelles vers le Nord.

"En 2012, nous avions senti cette protection (de la Monusco, ndlr). Aujourd’hui, nous nous demandons pourquoi il n’y a pas cette protection" assure  Christian Shauri.

Il explique par ailleurs qu'en Ituri, si jamais le M23 venait, il n’attend rien de la Monusco. "Ce que je demande à la Monusco, à Bunia, c’est que vous puissiez vous démarquer de ce qui a été fait par vos collègues de Goma. Ici, nous ne voulons pas vous voir toujours être des observateurs, mais nous voulons que vous puissiez être une force rangée du côté des FARDC pour nous protéger", soutient Christian Shauri.

Selon les autorités congolaises 700 personnes ont perdu la vie suite aux affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 à Goma. Des milliers d'autres ont été blessées. La présidence kényane a fait savoir, ce 3 février, que les présidents congolais et rwandais, Félix Tshisekedi et Paul Kagamé, prendront part à un sommet le 8 février en Tanzanie.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash