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Manifestation avant le référendum en Centrafrique

Jean-Fernand Koena
14 juillet 2023

La campagne référendaire s'ouvre demain mais l'opposition s'oppose à cette consultation et a lancé un appel à la protestation.

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Manifestation des opposants à Bangui
De nombreux opposants au référundum se sont réunis à Bangui ce vendredi 14 juilletImage : Jean-Fernand Koena/DW

Les opposants à la nouvelle Constitution ont choisi symboliquement le quartier général de la Minusca à Bangui, la mission militaire de l'Onu, pour débuter leur marche.

La Minusca avait d'ailleurs pris ses distances avec cette consultation et le projet de réforme de la Constitution.

Avocat et ancien ministre, Crépin Mboli-Goumba est membre du Bloc républicain pour la défense de la Constitution. Il explique pourquoi l'opposition a décidé de boycotter le référendum.

"C'est le processus qui est complètement illégal. Aucun citoyen centrafricain, conscient de la nécessité de bâtir un Etat de droit, ne peut admettre que ce référendum puisse se tenir", déclare-t-il à la DW.

"Pourquoi ? Parce qu'il y a une décision de la Cour constitutionnelle qui indique clairement qu'aucun référendum ne peut être organisé en République centrafricaine portant sur une disposition non négociable de la Constitution du 30 mars 2016. Malgré le fait que cette même Cour constitutionnelle de notre pays a déclaré illégal le comité de rédaction de ce projet de Constitution, il y a un passage en force. Il s'agit donc là d'un coup d'état constitutionnel."

Le gouvernement dit parler au nom du peuple

En réponse, la majorité présidentielle présente le projet de constitution comme une demande émanant du peuple.

 "Le peuple souverain m'invitait donc, en tant que président démocratiquement élu, garant du fonctionnement régulier et harmonieux des institutions, à doter la République centrafricaine d'une nouvelle Constitution qui reflète ses aspirations profondes à la paix, à la sécurité, à la stabilité, à la souveraineté effectivité, à la croissance et à l'émergence", a expliqué Faustin-Archange Touadéra.

Ruanda, Kigali | Besuch des zentralafrikanischen Präsidenten Faustin-Archange Touadéra
Le président Faustin-Archange Touadéra, en place depuis 2016Image : Präsidentschaft der Republik Ruanda

Cet argument ne convainc pas le groupe de travail de la société civile qui dénonce, au contraire, un texte qui divise les Centrafricains.

Ernest Mizedjio, député de l'opposition, redoute pour sa part les conséquences de cette réforme. "Ce référendum est une sorte d'escroquerie, ils ont taillé une Constitution à la mesure de Touadéra et c'est une Constitution qui va amener une crise profonde", assure-t-il. 

Un peuple divisé 

Les Centrafricains sont pour leur part divisés sur le sujet.

"Ce projet de Constitution vient mettre en péril la vie de la démocratie en République centrafricaine. C'est un projet qui vise à nuire à la carrière de beaucoup, surtout ceux qui ont la double nationalité", explique un des manifestants. 

"Le vrai problème ce n'est pas ça, l'expression des urnes c'est le peuple qui décide. Le président Touadéra peut aller aux élections, le compteur sera remis à zéro, mais c'est le peuple qui va choisir son président", assure de son côté un autre citoyen. 

A deux semaines des élections, les conditions ne semblent toutefois pas réunies. Des questions demeurent notamment sur la réactualisation du fichier électoral.

Enfin, le silence de la communauté internationale face à la crise politique actuelle est critiquée par l'opposition.