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Le projet de nouvelle Constitution, "un coup d'État"

Jean-Fernand Koena
11 juillet 2023

Le texte de la nouvelle Constitution, qui sera soumis à un référendum en Centrafrique a été dévoilé. Réaction de l'avocat et homme politique Nicolas Tiangaye.

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Le président centrafricain Faustin-Archange Touadera lors d'un meeting
Le président centrafricain Faustin-Archange TouaderaImage : Andr.B/Xinhua News Agency/picture alliance

Le texte de la nouvelle Constitution prévoit un mandat présidentiel de sept ans sans limitation du nombre et exclut les binationaux de la possibilité de se présenter à une élection. L'opposition qualifie le texte de coup d'Etat et appelle à une marche de protestation, le 14 juillet.

Maître Nicolas Tiangaye est avocat et membre du Bloc des républicains pour la défense de la Constitution, il réagit à ce projet de nouvelle Consitution en Centrafrique.

Interview avec Nicolas Tiangaye

Nicolas Tiangaye:  Il s'agit d'un coup d'État organisé par M. Touadéra pour s'éterniser au pouvoir. J'avais déjà eu à reprocher à Touadéra de n'avoir pas annexé le projet de texte constitutionnel ou décret convoquant le corps électoral.C'est parce qu'il savait très bien que le contenu de ce document là ne pouvait pas refléter les aspirations profondes du peuple centrafricain.

La question pour nous aujourd'hui, fondamentalement, c'est est-ce que les Centrafricains veulent avoir un monarque, un roitelet à la tête de ce pays qui va régner toute sa vie et qui va transmettre le pouvoir à ses enfants? Est ce que les Centrafricains vont accepter que nous soyons nous mêmes étrangers dans notre propre pays qu'il a livré au pillage des étrangers?

"Il s'agit d'un coup d'État organisé par M. Touadéra"

Est-ce que les Centrafricains vont accepter qu'il y ait deux catégories de centrafricains, donc des demi centrafricains, ceux qui ont la double nationalité ou ceux qui seraient d'origine douteuse ou ceux qui ne seraient pas Centrafricains d'origine?

Eh bien, c'est toute cette panoplie de mesures anti-démocratiques que le peuple centrafricain doit dénoncer et rejeter pour qu'on revienne à une véritable légalité constitutionnelle dans notre pays.

DW: En réaction à ce que vous qualifiez de forfaiture et de déni de démocratie, que faire?

Nicolas Tiangaye: Nous n'avons que des moyens légaux pour faire comprendre à l'opinion nationale et internationale que la voie que Touadéra a choisie, c'est une voie qui va amener le peuple centrafricain dans le chaos. Et pour cela, nous avons déjà organisé un concert de casseroles le samedi et dimanche dernier.

Et le vendredi 14 juillet, nous organiserons une marche de protestation qui sera suivie aussi d'un meeting pour permettre au RDC d'expliquer au peuple centrafricain les enjeux de ce que Touadéra est en train de préparer pour montrer les enjeux du coup d'Etat de Touadéra.