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Les violences policières au Nigeria et ailleurs en Afrique

Georges Ibrahim Tounkara
13 octobre 2020

Des milliers de Nigérians sont descendus ce mardi, dans les rues de plusieurs villes du pays, pour une nouvelle journée de manifestation contre les violences policières

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La police nigeriane est accusée d'utiliser souvent la manière forte contre les populations civiles
La police nigeriane est accusée d'utiliser souvent la manière forte contre les populations civilesImage : AFP/Y. Chiba

Les manifestants, qui ne se revendiquent d'aucune affiliation politique, se sont donné rendez-vous via les réseaux sociaux, et notamment Twitter, pour exiger le démantèlement de la SARS, une unité spécialisée pour les crimes importants (vols, assassinats, parfois kidnappings...) mais accusée d'extorquer la population, d'arrestations illégales, de torture et même de meurtre.

Après une semaine de forte mobilisation, la présidence nigériane avait annoncé dimanche (11.10.2020), la dissolution avec "effet immédiat" de l'unité spéciale, mais cela n'a pas réussi à calmer les esprits ni à rassurer la jeunesse: les manifestations ont repris de plus belle et se sont élargies à des demandes sociales plus générales et à une société plus libre et égalitaire. 

Un policier et un civil ont été tués lundi pendant les manifestations à Lagos, a indiqué le gouvernement de l'Etat de Lagos, portant à au moins cinq, le nombre de personnes tuées depuis le début du mouvement. 

La question des violences policières touche plusieurs pays selon François Patuel, est chercheur à Civicus, une alliance mondiale dédiée au renforcement de l’action citoyenne et de la société civile.

"Il faut des sanctions contre les responsables de ces violences " (François Patuel, chercheur à Civicus)

Muhammadu Buhari monte au créneau

 "La dissolution de la SARS n'est qu'un premier pas dans notre engagement à réformer la police en profondeur", a assuré lundi le président Muhammadu Buhari. 

Il a ordonné la concertation d'un panel composé de membres de la société civile et du chef de la police, visant à "restaurer la confiance" avec le public, et a ordonné "l'arrêt de toute violence contre les manifestants".

La contestation est née sur les réseaux sociaux après la diffusion d'une vidéo montrant des agents présumés de la SARS tuant un homme à Ughelli, dans l'Etat du Delta (sud). Elle a rapidement pris de l'ampleur, lorsque toutes les plus grandes célébrités du pays se sont engagées dans le mouvement #EndSARSnow. 

Certains comme les chanteurs Runtown ou Falz avaient même appelé les Nigérians à descendre dans la rue et organisé des manifestations à Lagos, en lançant un appel à leurs fans. Plusieurs stars de l'afropop, telles que P-Square ou Falz, conduisaient le mouvement mardi à Lekki, un quartier de Lagos, où étaient réunies environ un millier de personnes, bloquant le péage d'une grande autoroute, accès au centre financier de la ville.

 

 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle