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Le risque d'escalade militaire au Moyen-Orient

5 août 2024

Les manœuvres diplomatiques s'intensifient pour essayer d'éviter une guerre au Moyen-Orient entre l'Iran et ses alliés d'une part et Israël de l'autre.

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De la fumée s'élève d'un incendie qui s'est déclaré après une attaque du Liban sur une zone proche du kibboutz HaGoshrim, près de la frontière israélo-libanaise
Fumée à la frontière israélo-libanaise Image : Leo Correa/AP/dpa/picture alliance

Dimanche 4 août, le cabinet de sécurité en Israël, qui rassemble les dirigeants de l'armée et du renseignement ainsi que certains des ministres qui occupent des portefeuilles importants, a autorisé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à décider d'une éventuelle riposte contre le Hezbollah. La perspective d'une guerre régionale inquiète. Au cours de la réunion qui a duré près de quatre heures dimanche soir, le cabinet de sécurité israélien a approuvé les cibles de la réponse d'Israël au Hezbollah. Le groupe a tué 12 enfants et en a blessé des dizaines d'autres samedi, dans la ville de Majdal Shams, dans les plateaux du Golan, dans le nord d'Israël. Le Hezbollah nie. Le mouvement est classé comme organisation terroriste par l’Union européenne, les États-Unis, l’Allemagne et d’autres pays occidentaux et  est soutenu selon eux par l’Iran.

Le Premier ministre Israelien, Benjamin Netanyahu à Washington, fin juillet 2024
Le Premier ministre Israelien, Benjamin Netanyahu a recu le feu vert pour préparer la riposte contre le HezbollahImage : Jose Luis Magana/AP Photo/picture alliance

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant ont été autorisés par le cabinet à décider du calendrier et de la méthode de la réponse d'Israël.

Ils ont expliqué que la riposte serait importante, mais suffisamment limitée pour éviter de déboucher sur une guerre totale. Cette perspective inquiète beaucoup de Libanais. C'est le cas de cette habitante de Beyrouth.

"C'est la deuxième nuit que je ne me sens pas en sécurité pour dormir dans ma maison du quartier de Tahieh, au sud de Beyrouth.  C'est pourquoi j'ai décidé de dormir à l'extérieur du quartier, chez mon cousin, où c'est un peu plus sûr. La probabilité que Beyrouth soit bombardée n’est pas très élevée. Mais parce que ce jeu de guerre est si imprévisible, je préfère ne pas être seul, d'autant plus que ma famille n'est pas actuellement au Liban" affirme-t-elle.

Conséquences désastreuses pour le Liban

L'éventualité d'une guerre dans la région aura des conséquences économiques et sociales pour le Liban, estime Michael Bauer, le responsable de la Fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung à Beyrouth.

Selon lui, "le Liban traverse une crise économique difficile depuis 2019. Il n’y a eu pratiquement aucune gestion de crise ou action gouvernementale jusqu’à présent. Le gouvernement ne peut agir que dans une mesure limitée, car il n’a pas pleinement son mandat".

Une banlieue sud de Beyrouth après une attaque suicide fin juillet 2024
Dégâts après une attaque dans la banlieue sud de Beyrouth fin juillet 2024Image : AFP

Michael Bauer ajoute que "le poste présidentiel dans le pays est vacant et toute une série de postes de haut niveau sont vacants. Le pays n’est certainement pas en mesure de se permettre une nouvelle crise ou une nouvelle guerre avec Israël". Le responsable de la Fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung à Beyrouth soutient que la majorité de Libanais n'approuve pas l'éventualité d'une guerre avec Israël et ses alliés. "Je pense qu’il faut préciser une fois de plus que la grande majorité de la population libanaise ne veut pas non plus de cette guerre. Cette guerre n’est pas celle que décide le Liban, mais celle du Hezbollah – une milice qui est un État à l’intérieur du pays et n’est soumise à aucun contrôle politique", conclut Michael Bauer.

Appels à la retenue

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a exhorté "toutes les parties, ainsi que les États ayant une influence, à agir d'urgence pour éviter un conflit plus large dans la région". Les États-Unis ont renforcé leur présence militaire au Moyen-Orient en envoyant, vendredi dernier, un escadron de chasseurs et en maintenant un porte-avions dans la région. Le renforcement de la présence militaire américaine vise à aider Israël à se défendre contre d'éventuelles attaques de l'Iran et de ses mandataires et pour protéger les troupes américaines.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk appelle à la retenue
Volker Türk, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'hommeImage : Kyodo News/IMAGO

Plusieurs compagnies aériennes occidentales ont annoncé leur décision de ne plus desservir plusieurs pays de la région. C'est le cas par exemple du premier groupe de transport aérien européen Lufthansa qui a annoncé lundi éviter pour ses vols les espaces aériens iranien et irakien jusqu'au 7 août inclus, dans un contexte de crainte d'embrasement au Moyen-Orient.

DW MA-Bild Eric Topona
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona