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La situation se tend entre le Mali et l'Algérie

Mahamadou Kane
2 janvier 2025

Bamako accuse Alger de soutenir les groupes rebelles et "d'ingérence persistante" dans les affaires internes du Mali.

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Assimi Goita et Abdelmadjid Tebboune
Après quelques mois d'accalmie la situation est de nouveau tendue entre les deux pays. Le contexte étant particulièrement complexe puisque l'Algérie assure actuellement la présidence du Conseil de sécurité de l'OnuImage : Alexander Ryumin/dpa/TASS/Fazil Abd Erahim/Anadolu/picture alliance

D'après Ahmed Attaf, le chef de la diplomatie algérienne, la réponse au conflit malien est politique et non militaire. Des propos qui passent mal pour les autorités maliennes qui indiquent qu'elles n'ont "aucune leçon à recevoir en matière de lutte contre le terrorisme et appellent l'Algérie à régler ses propres crises internes, et notamment la question de la Kabylie".

Pour Fousseyni Ouattara, vice-président de la Commission défense nationale au conseil national de transition (Cnt), les propos d'Ahmad Attaf constituent une offense. 

"Au nord du Mali, nous avons à faire à des terroristes. Du coup, représenter ces terroristes comme étant des combattants est une insulte", assure-t-il.

Alger cherche à donner le ton

Selon Paul Oula, analyste politique, l'Algérie, qui a joué un grand rôle dans les négociations en vue de la conclusion de l'accord pour la paix et la réconciliation nationale, se sent désormais écartée depuis la dénonciation par les autorités de la transition malienne de ce document signé à Bamako en 2015 entre l'Etat malien et les séparatistes du nord.

Alger serait donc dans une guerre de repositionnement qui s'annonce délicate, surtout avec la présidence du Conseil de sécurité de l'Onu qu'elle assure.

Au Mali, les rebelles touaregs ont-ils bénéficié de l'aide de l'Ukraine?

"L'Algérie souhaite embarquer les pays africains et même les puissances internationales afin que ceux-ci puissent adhérer à sa vision au niveau du Sahel. Mais je doute fort que l'Algérie puisse avoir gain de cause dans la mesure où l'Algérie n'est pas un membre permanent du conseil de sécurité. Elle n'est donc pas détentrice du droit de veto", explique-t-il au micro de la DW.

"Il faut reconnaître aussi qu'au niveau du conseil de sécurité des nations unies, le Mali a quand même des alliés, notamment la Russie et la Chine qui feront tout également pour que leurs intérêts ne soient pas menacés dans la région."

Des tensions de longue date

En décembre 2023, les ambassadeurs malien et algérien avaient été convoqués puis rappelés dans leurs pays respectifs pour consultation. Bamako avait dans la foulée, en janvier 2024, accusé Alger de "proximité et de complicité" avec les groupes armés.

Le ton était monté en septembre 2024 devant l'Assemblée générale des nations unies où les deux pays ne s'étaient pas fait de cadeaux.