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Les réactions après le verdict du procès du 28 septembre

Abdoulaye Sadio Diallo
1 août 2024

Les victimes et leurs avocats expriment leur satisfaction suite au verdict même si la douleur reste présente. La défense, elle, s’abstient de commentaires.

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Moussa Dadis Camara et Toumba Diakité en 2029
L'ex chef de la junte guinénne Moussa Dadis Camara et son aide camp Boubacar Sidiki Diakité dit Toumba Image : SCHALK VAN ZUYDAM/AP/picture alliance

Quelques minutes après la condamnation de Moussa Dadis Camara et certains de ses coaccusés, la partie civile a réagi à la décision de justice rendue par le tribunal criminel de Dixinn présidé par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. 

Lors d’un point de presse qu’il a coanimé mercredi soir à Conakry, Me Alpha Amadou DS Bah, un des avocats des victimes du massacre dit "du 28 septembre" en 2009, a exprimé leur satisfaction. 

"Les accusés ont été condamnés à des peines que nous considérons acceptables", a-t-il déclaré.

"Parce que les crimes sont odieux, beaucoup de personnes ont perdu leur vie, certaines souffrent dans leur chair et dans leur âme pour avoir été souillées au stade et il y a des personnes que nous n’avons pas retrouvé malheureusement".

Maître Halima Camara avocate de la partie civile se réjouit, elle, de la prise en compte des cas de viols dans ce procès historique : "C’est symbolique que des cas de violences sexuelles soient reconnus par notre justice comme étant crimes contre l’Humanité".

Un verdict clément pour certaines victimes

Les peines prononcées contre les accusés reconnus coupables de crimes contre l’humanité ne réjouissent pas toutes les victimes, car certaines d’entre elles trouvent la décision du tribunal "clémente" envers leurs bourreaux.

Le stade du 28 septembre
Le grand stade du 28 septembre où le massacre a éte perpétré en 2009Image : Rebecca Blackwell/AP/picture alliance

Mais pour Asmaou Diallo, présidente de l’Association des Parents Victimes et Amis du 28 septembre, AVIPA, ce verdict est tout de même "l’aboutissement d’un combat de 15 ans".  Elle-même avait perdu un de ses fils lors de ce carnage perpétré dans le grand stade du 28 septembre.
 
"Aujourd’hui nous ressentons un immense soulagement, même si la douleur de nos pertes demeure. Ce sentiment d’accomplissement est teinté de tristesse car rien, rien ne pourra jamais ramener nos êtres chers."

La défense refuse de commenter le verdict

Des avocats de la défense contactés par la DW après la sentence se sont abstenus de tout commentaire. Il faut préciser que l'audience de ce mercredi s’est tenue en l'absence des avocats de la défense tout comme ceux de la partie civile. 

C’est la première fois dans l’histoire de la Guinée qu’un ancien chef d’Etat est jugé et condamné. Les accusés et les parties civiles ont 15 jours pour faire appel. Le parquet a, quant à lui, 60 jours pour contester le verdict d’un procès qualifié d’historique dans un pays dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires, où l'impunité de forces de sécuritéa été érigée en "institution", selon les partenaires internationaux.