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La Guinée prévoit un référendum avant la fin de l’année

30 juillet 2024

La junte a présenté un avant-projet de Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et prévoit la création d'un parlement bicaméral.

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Une vue de la circulation à Conakry
Les acteurs politiques guinéens ont accueilli avec prudence l’avant-projet de nouvelle Constitution (photo d’illustration) Image : DW/B. Barry

L’avant-projet d’une nouvelle Constitution en Guinée a été élaborée par le Conseil national de transition, le CNT.  Le document de 205 articles a été dévoilé lundi (29.07.2024) par l’organe législatif de la transition guinéenne.  

Parmi les innovations dans la nouvelle Constitution, il y a la création d’un Sénat, la candidature indépendante à la présidentielle et la Haute cour de justice pour juger le président de la République et les hauts fonctionnaires de l’Etat.   

Qu'est-ce qui pourrait changer ? 

Depuis le 5 septembre 2021, après le coup d’Etat, la Guinée est dirigée sur la base d’une charte de transition. Les Guinéens attendaient donc une nouvelle Constitution. L’âge requis pour être candidat à la présidentielle est de 35 ans au minimum et 80 ans au maximum, selon le nouveau texte. Il autorise également les candidatures indépendantes à condition de ne pas avoir une double nationalité.  

Ousmane Kaba, président du parti PADES parti des démocrates pour l’espoir émet des doutes. 

"C’est trop tôt pour se prononcer sur le contenu, notamment tous les points critiques. Conformément aux engagements du CNRD que personne ne sera candidat ou pas, c’est une question légitime qu’il faut se poser."  

"Ensuite, poursuit Ousmane Kaba, nous devons le lire à tête reposée et réfléchir en tant que parti politique sur les postures à adopter mais c’est une avancée sérieuse qu’il faut saluer parce que le travail est bien fait. Maintenant on va discuter du contenu." 

Aboutissement de luttes  

Mamady Doumbouya (au milieu), président de la transition guinéenne quitte une réunion avec des représentants de haut niveau de la Cédéao à Conakry le 17 septembre 2021
La société civile presse la junte au pouvoir d’organiser le retour des civils au pouvoir Image : John Wessels/AFP

Au sein de la société civile guinéenne, on salue l’avant-projet de la nouvelle Constitution qui prend en compte toutes les préoccupations des populations, selon Ange Gabriel Haba, secrétaire exécutif du conseil national des organisations de la société civile guinéenne   

"Cet avant-projet de Constitution prend effectivement en compte les préoccupations des sociétés civiles parce qu'il y a des luttes que nous avons menées pendant des années pour que les pouvoirs publics prennent en compte les citoyens et leurs préoccupations. Mais cette fois-ci, nous avons été ragaillardis surtout par la question de la candidature indépendante."  

"Vous savez même que la déclaration universelle des droits de l’Homme reconnaît l'égalité entre tous les êtres humains en droits et en devoirs, estime Ange Gabriel Haba.  Les anciennes Constitutions en Guinée ont violé ce principe, ont fait une discrimination parce qu’il y avait une certaine catégorie de citoyens autorisés à se présenter aux élections parce qu’ils ont des partis politiques et d’autres ne pouvaient pas parce qu’ils n’ont pas de parti politique, c’est une injustice." 

Le projet de la nouvelle Constitution qui sera soumis à un référendum prévoit un parlement bicaméral, c’est-à-dire composé de l’Assemblée nationale et du Sénat. Nulle part dans l’avant-projet de la nouvelle Constitution, on ne mentionne une éventuelle candidature ou non des membres du CNRD, les militaires au pouvoir.