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Élections régionales, J-2

Sandrine Blanchard20 mai 2005

En Allemagne, tous les regards seront tournés dimanche vers le Land de Rhénanie du nord-Westphalie, appelé à renouveler son parlement régional. La Rhénanie du nord-Westphalie est globalement riche, puisque son produit intérieur brut est supérieur à celui de l’Australie, de l’Espagne ou des Pays-Bas. Mais c’est aussi une région très endettée et frappée par un taux de chômage qui dépasse 20% dans certaines villes de la Ruhr, ancien bastion industriel. Tour d’horizon des thèmes principaux de la campagne électorale.

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Les deux principaux candidats: Peer Steinbrueck (SPD), à gauche, et Juergen Ruettgers (CDU)
Les deux principaux candidats: Peer Steinbrueck (SPD), à gauche, et Juergen Ruettgers (CDU)Image : AP

39 des 100 plus grandes entreprises allemandes ont leur siège en Rhénanie du nord-Westphalie. Oui mais voilà, près d’un million de personnes sont au chômage dans ce Land, le plus peuplé d’Allemagne. Et les dettes publiques s’élèvent à près de 110 milliards d’euros.

Le mécontentement est donc grand, au sein de la population, envers le parti social-démocrate, qui, au pouvoir depuis 39 ans dans la région, n’a pas réussi la reconversion de ses mines et aciéries, pourtant largement subventionnées par l’État, comme le déplore le candidat chrétien-démocrate Jürgen Rüttgers :

« Nous allons devoir faire des économies, notamment du côté des subventions aux mines de charbon. Moi je recommande leur réduction de moitié d’ici 2010. »

Autre problème phare de la région : l’enseignement. Le Land n’a obtenu qu’une place très moyenne suite à l’étude internationale PISA sur la culture générale des écoliers. La CDU et les libéraux du FDP attaquent donc le SPD là où ça fait mal, et promettent l’embauche de milliers de nouveaux enseignants, ainsi qu’une amélioration du niveau des universités par l’instauration de droits d’inscription. Un point sur lequel le candidat social-démocrate, Peer Steinbrück n’est pas d’accord :

« Je crois que l’accès à la culture ne doit pas devenir un luxe, que nous ne devons pas fermer les universités aux jeunes de milieux modestes. C’est pourquoi je suis contre les droits d’inscription dès le premier cursus. Avec moi, il n’y en aura pas. »

Dans les sondages, la CDU conserve une longueur d’avance sur les sociaux-démocrates. Mais l’enjeu des élections est tel que tous les partis mobilisent leur grosse artillerie pour aller au-devant des électeurs. Ainsi, les hommes politiques de rang national ont multiplié ces derniers temps les déplacements dans la région, pour des meetings ou même des concerts. Il n’empêche que le taux de participation devrait être encore inférieur à celui des élections régionales précédentes, où à peine un peu plus de la moitié des électeurs s’étaient rendus aux urnes. Jürgen Klute, candidat du tout nouveau parti de gauche, l’Alternative électorale pour le Travail et la Justice sociale :


« La cible principale est le groupe des abstentionnistes. Nous espérons parvenir à convaincre une partie de cet électorat que nous pouvons leur proposer une alternative de gauche, et les motiver à aller voter quand même. »

Rendez-vous dimanche pour connaître l’issue d’un scrutin encore très ouvert.