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À Goma, la situation des déplacés internes reste critique

14 février 2025

Après la destruction de plusieurs camps de déplacés dans l'est de la RDC, des milliers de personnes tentent de rentrer dans leurs villages d'origine, malgré les risques.

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Des personnes déplacées à Goma font la queue pour obtenir de l'eau
Pour les plus vulnérables parmi les déplacés, partir est difficileImage : picture alliance / Xinhua News Agency

Dans les camps de déplacés de Bulengo et Lushagala, dans l'est de la RDC chaque jour voit partir des dizaines de familles. Elles démontent leurs tentes de fortune et s'engagent sur les routes en direction de leurs villages d'origine, malgré l'insécurité qui y règne encore. Certains rentrent à pied, sans assistance ni protection. Mais pour les plus vulnérables, quitter ces camps est une épreuve.

Où aller quand tout est détruit ?

"Je suis handicapé, je ne marche pas sur mes pieds", raconte par exemple Musekura Gahagama, déplacé de 78 ans, en situation de handicap. "Et pour retourner chez moi, je n'ai personne pour me pousser. L'aide que je peux demander, c'est que l'on puisse m'aider à rentrer. Autre chose, j'avais une maison dans mon village, mais elle est déjà détruite."

Musekura Gahagama avait réussi à atteindre le camp des déplacés porté sur le dos par son petit-fils. Aujourd'hui, ce dernier est décédé, le laissant seul et sans assistance.

Comme lui, de nombreux vieillards, enfants et personnes en situation de handicap sont bloqués, sans aucune solution.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés parle de plus d'un demi-million de personnes qui habitaient dans les camps rasés.

Aéroport de Goma
Le HCR alerte sur la nécessité de rouvrir l'aéroport de Goma pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.Image : Imago Images/V. Preußer

"On ne peut pas avoir les chiffres exacts, mais au moins 550.000 personnes au départ, et 100.000 qui ont essayé de rentrer dans leurs villages après les destructions des camps", dit Eujin Byun, porte-parole du HCR.

Besoins croissants

À la question de savoir combien de personnes sont restées sur place, elle ne préfère pas s'avancer mais estime à environ 350.000 le nombre de déplacés qui n'ont pas d'abris. "Leurs besoins ne cessent d'augmenter. Donc, on a besoin d'abri tout de suite, et la nourriture et l'eau potable", poursuit la responsable de l'organisation onusienne. 

Le HCR souligne que l'insécurité persistante à Goma et dans ses environs complique l'accès humanitaire. Selon Euijin Byun, l'agence ne peut atteindre tous ceux qui ont besoin d'une aide urgente.

En attendant une réponse des autorités, les déplacés restés à Goma survivent dans des conditions précaires, espérant toujours une assistance qui tarde à venir.