Vladmir Poutine, futur premier ministre de Dmitri Medvedev?

Ce traité, signé en 1990 peu avant l'effondrement de l'Union soviétique, limite les armements conventionnels et impose aux pays signataires des échanges d’informations de même que des procédures d’inspection à intervalles réguliers. La Russie a donc décidé de cesser de l’appliquer, et elle n'exclut pas de renforcer ses troupes le long de ses frontières occidentales. Ceci constitue un geste symbolique en pleine querelle entre Moscou et les pays de l’Ouest à propos du projet américain de bouclier antimissiles en Europe de l’Est, qui révèle la volonté de Vladimir Poutine de durcir ses positions sur la scène internationale.

Dans ce contexte, le choix de Dmitri Medvedev comme candidat à sa succession est assez paradoxal, puisqu’à première vue, le premier vice-premier ministre se situe du côté du peuple, comme en témoigne cette déclaration faite au mois de février :

« Il y a un manque de contact entre la société civile et l’appareil d’Etat. Et ce manque est chronique. »

Par ailleurs, Dmitri Medvedev est le seul candidat qui n’est pas issu des services secrets ni de l’armée. Le gouvernement allemand, qui avait exprimé son inquiétude après les élections législatives, a tenu à saluer ce changement comme l'explique le coordinateur du gouvernement allemand pour la politique russe, Andreas Schockenhoff,

« Medvedev est un candidat très fort. Ce choix montre que la succession se prépare depuis très longtemps et de façon stratégique et qu’il ne se base pas sur des réflexions faites ces derniers mois. Je crois que le président Poutine a reconnu que les questions sociales en Russie acquièrent de plus en plus d'importance, l’assurance santé, les services sociaux, le logement. Le fait que Poutine soutienne le candidat qui était responsable de ce secteur au sein du gouvernement montre que la politique russe s’adapte à cette nouvelle réalité. »

Peu après sa nomination, les analystes ont toutefois émis des doutes quant à ses pouvoirs réels en tant que président. Des doutes qui se confirment aujourd’hui puisque Dmitri Medvedev a demandé officiellement à Vladimir Poutine d’occuper le poste de Premier ministre pour « conserver l’efficacité de l’équipe. »