Visite en Allemagne du président libanais Michel Sleimane
3 décembre 2008L'élection de Michel Sleimane à la tête du pays des Cèdres a mis un terme à une crise politique qui a duré près de deux ans entre partisans du Premier ministre Fouad Siniora et partisans de l'opposition et en l'occurrence du mouvement chiite Hezbollah. Le vote au Parlement pour la présidentielle a été reporté 19 fois. Michel Sleimane, qui a servi dans l'armée libanaise pendant 40 ans, a toujours su rester au dessus de la mêlée. Heiko Wimmen est directeur de la Fondation Heinrich Böll au Liban:
« Il faut voir que l'armée est l'une des rares institutions étatiques à jouir encore d'une certaine confiance, ce dont a bien sûr bénéficié Sleimane, qui était chef des armées. »
Les autres institutions libanaises ont perdu toute crédibilité avec la crise politique puisqu'elles n'ont pas réussi à réconcilier les deux parties. Cette crise a bien failli dégénérer en guerre civile, mais un accord, l'accord de Doha, initié par l'Arabie Saoudite, a entraîné la création d'un gouvernement d'union nationale. En tant que président, Michel Sleimane doit veiller à ce qu'un certain équilibre soit respecté, notamment entre les communautés religieuses comme l'explique Heiko Wimmen:
« Les compétences du président libanais ne sont pas seulement d'ordre exécutif. Le président est une figure-clé de l'intégration, il a pour rôle principal de représenter le Liban à l'extérieur, et ça, c'est très important. Avant tout, il a parlé avec tous les gens et il a fait en sorte que les gens se parlent. Le leader du Hezbollah s'est entretenu avec le fils du Premier ministre assassiné Rafic Hariri, ce qu'on a longtemps considéré comme totalement impossible. »
Hier, la commission d'enquête sur le meurtre de Rafic Hariri dirigée par l'inspecteur canadien Daniel Bellemare a remis un rapport d'où ressortent de nouvelles pistes et notamment le lieu d'où vient le kamikaze à l'origine de l'attentat de février 2005. L'attentat serait lié à d'autres attentats perpétrés par la suite. Cela dit, le rapport ne contient pas d'informations précises pour des raisons de sécurité. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon a par ailleurs fait savoir qu'un tribunal spécial chargé de l'affaire serait créé le 1er mars à la Haye.