Une visite controversée
13 octobre 2010Ils sont des dizaines de milliers à s'être postés dès les premières heures de la matinée sur le chemin du cortège présidentiel. Cris de joie, jets de riz et de fleurs accompagnent Mahmoud Ahmadinejad sur son trajet entre l'aéroport et la ville de Beyrouth.
Mahmoud Ahmadinejad sait que ses admirateurs se trouvent dans le sud de la capitale et dans le sud du pays. C'est là que vivent les chiites, soutiens du Hezbollah. Considérée comme une organisation terroriste par les Occidentaux, elle n'en est pas moins une force politique majeure au Liban, grâce notamment au soutien financier des Iraniens. Alors, officiellement, même si Mahmoud Ahmadinejad est invité par son homologue libanais, Michel Sleimane - un Chrétien - sa visite est avant tout célébrée par le Hezbollah
Depuis la dernière guerre entre le Liban et Israël, il y a quatre ans, l'Iran a investi un milliard de dollars dans le pays des Cèdres. Cet argent a servi sans nul doute à l'achat d'armes mais il a également permis de construire ou de reconstruire des rues, des écoles, des hôpitaux.
Pourtant, tous les Libanais ne voit pas cette générosité iranienne d'un bon oeil - pas plus que la visite de Mahmoud Ahmadinejad d'ailleurs. Certains accusent Téhéran d'ingérence et craignent que leur pays ne devienne une base iranienne, aux portes d'Israël. Quant au gouvernement, il essaie tant bien que mal de garder la tête haute même si pour beaucoup de Libanais, l'Etat manque à la plupart de ses devoirs. Alors le Hezbollah s'engouffre dans les brèches laissées vacantes par les autorités:
Ce soir, Mahmoud Ahmadinejad devrait apparaître aux côtés du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. Demain, il doit se rendre dans les villages du sud du Liban, ceux-là mêmes qui ont été durement touchés par la guerre, en 2006. Là-bas aussi, il devrait être acclamé.
Auteur: Konstanze von Kotze
Edition: Sandrine Blanchard