1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Un impôt surnommé " taxe Kagame "

22 janvier 2018

Paul Kagama doit prendre les rênes de l’Union africaine lors du sommet d’Addis Abeba prévu le week-end prochain. En attendant, un point sur la taxe aux importations censée aider au financement de l’UA.

https://p.dw.com/p/2rGv9
Äthiopien 28th African Union Summit
Image : picture-alliance/abaca/M. Wondimu Hailu

L’Union Africaine se prépare à son 30e sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement au moment où Paul Kagame, le président rwandais, va prendre les rênes de l’Union pour un mandat d’une année. Sa présidence arrive au moment où ses pairs lui avaient confié en juillet 2016 la mission de mettre en place des réformes visant à faire de l’organisation une entité financièrement autonome, avec notamment une taxe de 0,2% sur les importations. Certains pays membres ont déjà commencé à la mettre en place tandis que d’autres rechignent encore.     

Le fait que Paul Kagame ait été chargé par ses pairs de réformer le financement de l’Union Africaine ne laisse plus de repos aux ministres de l’Economie. 

Afrikanischen Union Fahne
Image : picture alliance/dpa/S. Stache

Une nouveauté

Ces réformes consistent essentiellement en la collecte de fonds afin que l’Union puisse financer à 100% son fonctionnement et ne plus être dépendante de l’aide extérieure. 
Pour l’instant, 21 Etats membres sur 55 ont accepté le principe de la taxe de 0,2% sur les importations et 12 seulement ont commencé à la prélever.

Le lancement de cette réforme n’est pas aisé

Lors de la réunion des dix ministres de l’Economie des cinq blocs économiques africains qui s’est tenue à Kigali au début du mois de janvier afin de discuter de la faisabilité de la contribution, Moussa Mahamat Faki, président de la Commission de l’Union africaine, n’a pas caché son inquiétude. "Un autre aspect devrait retenir l’attention de votre comité. Il a trait au fait que l’essentiel du financement de notre Union continue a reposer sur un nombre très réduit d’Etats membres. Cinq d’entre eux contribuent à eux seuls à 48% du budget. Une telle situation est lourde de menaces en ce que la défaillance d’un ou de quelques-uns de ces grands contributeurs peut être fatale pour le fonctionnement de l’Union."


En août 2017, une autre réunion a rassemblé le comité des dix ministres de l’Economie pour fixer des barèmes afin d’assurer un partage équitable sur les contributions. 

Coté rwandais, l’initiateur des réformes, tout est en bonne marche "nous somme les pionniers de cet exercice. Une loi le régissant a été adoptée. Nous avons même ouvert un compte à la banque centrale pour que les contributions ne soient plus prélevées du trésor public, mais de la banque centrale, selon les règles mises en place par les chefs d’Etats" selon Claver Gatete, le ministre des Finances et de la Planification économique.  
Pour le moment, les pays qui connaissent des difficultés dans la mise en œuvre de cette taxe doivent entamer des consultations avec une équipe d’experts en matière économique dirigée par le Rwandais Donald Kaberuka, ancien président de la Banque africaine de développement.