Un discours très attendu
20 mai 2011L'allocution du président Barack Obama à Washington était fort attendue à un moment agité de l’histoire de la région, avec un soulèvement populaire sans précédent dans le monde arabo-musulman ces derniers mois en faveur de réformes démocratiques. Au moment aussi où le processus de paix israélo-palestinien est de nouveau dans l'impasse et alors que Oussama ben Laden, le numéro un du mouvement terroriste islamiste Al-Qaïda a été éliminé par des commandos américains, au Pakistan, le 2 mai dernier.
Après avoir finalement mis fin à la guerre en Irak, après avoir mis Oussama ben Laden hors d’état de nuire, le président américain veut apparemment écrire une nouvelle page de la politique américaine dans la région, pour un avenir plus positif et chargé d’espoir. C’est là la ligne directrice qu’a voulu donner Barack Obama à son discours :
« Il y a six mois, nous avons été témoins d’un extraordinaire changement qui a débuté au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Place par place, ville par ville, pays après pays, les gens se sont levés pour exiger leurs droits humains fondamentaux. Deux dirigeants de la région ont été écartés et d’autres pourraient suivre. Et même si ces pays sont éloignés de nos rivages, nous savons que notre propre avenir, l’avenir des Etats-Unis est lié à toute cette région, par les forces de l'économie et de la sécurité, par l’Histoire et le destin. »
Le président américain a répété que les Etats-Unis sont « opposés à la violence et à la répression contre les peuples de la région ». Il a exhorté les responsables politiques à « respecter la liberté de religion, l’égalité hommes-femmes dans le cadre de lois démocratiques, que ce soit à Bagdad, Damas, Sanaa ou Téhéran ».
Evoquant la mort d’Oussama ben Laden, le président a souligné qu’ « il ne s’agissait pas d’un martyr ». Il a souligné que le chef d'Al-Qaïda était « un meurtrier de masse », qui « rejetait la démocratie et les droits individuels pour les musulmans au profit d'un extrémisme violent ».
A propos du conflit israélo-palestinien, au centre des préoccupations arabes, le président a affirmé que les frontières d'Israël et d'un futur Etat palestinien devaient être fondées sur celles de 1967, et qu'une Palestine indépendante ne devrait pas être militarisée.
Le président a par ailleurs annoncé une aide économique de deux milliards de dollars pour favoriser la transition politique en Egypte et en Tunisie, après la chute des présidents Hosni Moubarak et Ben Ali.
Barak Obama a particulierement critiqué le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, et le président syrien Bachar el-Assad : « Le peuple syrien a montré son courage en exigeant une transition vers la démocratie [...] Le président Assad est maintenant face à un choix. Il peut diriger la transition, ou s'écarter », a martelé le président américain. Il a aussi exhorté les régimes du Yémen et de Bahreïn, qui sont des alliés des Etats-Unis, à mettre rapidement en œuvre des réformes démocratiques.
Auteur : Philippe Pognan
Edition : Cécile Leclerc