Un ancien SS rattrappé par une justice tardive
16 juillet 2015
La Süddeutsche Zeitung se penche sur les crimes de l'époque nazie et rappelle que des centaines de milliers de personnes ont fait partie activement de l'appareil meurtrier de la dictature national-socialiste; que ce soit au quartier général du „Führer“, au siège central de la Sécurité du Reich et de la Gestapo, ou dans des services administratifs subalternes, du haut fonctionnaire au petit employé de l'administration, dressant avec acribie les listes de tous les habitants juifs du Reich dans les villes, les villages et les campagnes. En sachant parfaitement que tous ces Juifs figurant sur ces listes seraient déportés. Si au cours des dernières décennies, on avait appliqué plus tôt les critères du tribunal de Lunebourg , la majeure partie de ces Allemands, gros ou petits rouages de la machinerie nazie, auraient dû être accusés et condamnés, conclut le journal de Munich.
"Dans le cas de criminels nazis, la pratique juridique appliquée depuis des décennies jusqu'ici en Allemagne était de ne condamner les accusés que si l'on pouvait prouver qu'ils avaient eux-mêmes directement perpétré un meurtre individuel! s'indigne la taz, die tageszeitung , de Berlin,qui se félicite que la sentence de Lunebourg mette fin à cette pratique."
L'hebdomadaire Die Zeit de Hambourg estime que "c'est à juste titre qu‘Oskar Gröning a dû comparaître en justice et qu'il a été condamné pour complicité de meurtre. Cela est un signal pour tous les bourreaux et autocrates du monde entier que, tant qu'ils sont encore en vie, ils ne pourront compter échapper à la Justice..."
Le quotidien de Cologne Kölner Stadt Anzeiger relève lui que pour les témoins, des survivants des camps de la mort, il ne s' agissait pas de savoir Gröning derrière les barreaux, mais de pouvoir témoigner, raconter ce qui s'est passé, pour que chacun comprenne, y compris la justice allemande. Justice qui, jusqu'ici, a failli de manière notoire dans la poursuite pénale des meurtriers de masse nazis... "
Le quotidien Badische Zeitung souligne que les témoignages des survivants de l'Holocauste ont clairement rappelé à l'Allemagne et au monde les effroyables crimes nazis commis au nom d'une idéologie raciste. "C‘est important à une époque où des incendies criminels sont perpétrés sur des foyers d'asile pour réfugiés, où des gens descendent dans la rue pour crier leur haine de l'étranger, et où les néo-nazis en Allemagne se font remarquer par leurs paroles xénophobes et leurs actes de violence !"conclut l'éditorialiste.