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PolitiqueRussie

Pour l'UE, le pouvoir russe est en train de "se fissurer"

26 juin 2023

La mutinerie avortée des mercenaires était au cœur d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, au Luxembourg.

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Evguéni Prigojine à Rostov, le 24 juin 2023
Evguéni Prigojine, le patron du groupe Wagner, estime que la "rébellion" de son groupe a mis en évidence des failles dans la sécurité de la RussieImage : Press service of "Concord"/REUTERS

Evguéni Prigojine, le chef du groupe Wagner, affirme que l'avancée de son groupe de combattants vers Moscou a révélé de "graves problèmes de sécurité" en Russie. Ses hommes auraient parcouru 780 kilomètres en se heurtant à peu de résistance. La mutinerie avortée des mercenaires a fait l'objet de discussions des ministres européens des Affaires étrangères, au Luxembourg, ce lundi.

Pour le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, cette "rébellion" de Wagner, même si elle semble avoir échoué ce soir, dévoile une faiblesse du pouvoir russe.

"Le monstre que Poutine a créé lui mord maintenant la main, a déclaré Josep Borrell. Le monstre se retourne contre son créateur. Le système politique russe montre sa fragilité et le pouvoir militaire se fissure. Et cela a de grosses conséquences sur la guerre en cours en Ukraine."

Une lutte interne à la Russie

Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, estime pour sa part que les événements de ces derniers jours mettent en lumière la "lutte de pouvoir interne" en Russie :

"Ce qui se passe là-bas n'est pas encore clair (…) Mais ce qui est très clair, c'est que, et le week-end dernier l'a encore montré : avec cette guerre d'agression brutale, Poutine, est en train de détruire son propre pays. (…) Nous constatons que les dirigeants russes se retournent de plus en plus contre eux-mêmes. Et nous voyons des fissures massives dans la propagande russe", a estimé Annalena Baerbock.

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Le risque de violence

Son homologue française, Catherine Colonna, appelle à la prudence. Elle rejoint le chef de la diplomatie européenne pour remarquer que l'instabilité politique n'est jamais bon signe dans une puissance nucléaire comme la Russie.

Si d'un côté, les Européens se réjouissent de la faiblesse de Vladimir Poutine, ils s'inquiètent donc de ce que "le monopole de la violence en Russie n'appartient plus à l'Etat", pour reprendre les termes employés par le ministre luxembourgeois.

Les ministres des Affaires  étrangères de l'Union européenne ont confirmé par ailleurs une nouvelle dotation à  venir, de 3,5 milliards d'euros, pour la Facilité européenne pour la paix (FEP). Cet instrument est utilisé pour financer les fournitures d'armes à l'Ukraine et les missions militaires à l'étranger. Elle est financée pour deux tiers par l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne.