Toujours la colère à Mombasa
6 février 2014La police recherchait des jeunes ayant des liens présumés avec le groupe islamiste somalien al-Shabab. « Pénétrer ivre et avec des bottes dans la mosquée et arrêter même les petits enfants - ce n'est pas une façon de faire! » « Nous avons le droit de savoir où la police a emmené nos enfants qu'ils ont arrêtés ! »
Ces scènes de colère ont lieu devant les portes du palais de justice, dans le centre de Mombasa, quelques jours après que la police kenyane a arrêté des personnes de confession musulmane dans la mosquée Moussa. Une mosquée qui a la réputation de rassembler des musulmans radicaux. Mais selon Katrin Seidel, de la Fondation allemande Heinrich Böll au Kenya, les activités de cette mosquée n'ont rien de secret: « Il était de notoriété publique que de nombreux jeunes de la région participaient aux réunions organisées par cette mosquée.»
La police sous pression
La police kenyane est à l'affût depuis l'attentat du centre commercial Westgate en septembre 2013. Elle a justifié son assaut par le fait qu'un groupe musulman avait invité sur les réseaux sociaux des jeunes à une réunion. Pour le président du Forum islamique pour les droits de l'homme, Al-Amin Kimathi, cette opération a été néanmoins maladroite: « Cette action de la police va aggraver encore l'incertitude actuelle, au lieu de la calmer comme semble le croire la police. »
Katrin Seidel, de la Fondation Heinrich Böll, juge elle aussi que l'intervention n'était pas justifiée. Au Kenya, la cohabitation entre musulmans et chrétiens est généralement pacifique. Mais depuis l'attentat du Westgate, la police est sous pression. Elle tente donc de montrer sa capacité à assurer la sécurité nationale.