1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Togo: "Une femme à la primature, c’est de l’espoir !"

Élodie Amen
29 septembre 2020

Une femme qui devient Premier ministre: une première dans l’histoire du Togo. Victoire Dogbé a aussitôt pris fonction lors d’une cérémonie de passation avec son prédécesseur.

https://p.dw.com/p/3jBOk
Mme Tomegah Dogbé, 60 ans
Mme Tomegah Dogbé, 60 ans, succède à Komi Sélom Klassou qui a remis vendredi sa démission, ainsi que celle de son gouvernement, au chef de l'Etat. Image : DW/K. Tiassou

C’était une décision très attendue par les Togolais et finalement, l’information est tombée par surprise lundi (29.09.2020) :  Victoire Tomegah Dogbé est la nouvelle cheffe du gouvernement togolais.  

Technocrate réputée, gestionnaire de formation, directrice de cabinet depuis 2010,  la désormais ex-ministre du Développement à la base est celle qui aura la responsabilité de diriger le gouvernement.

C’est une femme qualifiée qui a déjà fait ses preuves et qui saura relever ce nouveau défi, se réjouit Mimi Dossou Soedédjé, militante des droits de l’homme :

"Ce qui me réjouit dans cette nomination c’est le signal fort pour nos jeunes filles et femmes qu’elles ont le droit de rêver grand. Même si le plus dur commence pour elle, ses compétences et ses expériences passées parlent en sa faveur. Elle réussira. La promotion de la femme est en marche au Togo et j’en suis très contente."

Victoire Tomegah Dogbé a fait ses armes au PNUD en qualité de directeur des opérations avant sa nomination comme ministre au Togo en 2008. Pour les jeunes femmes togolaises, les portes semblent s’ouvrir davantage et c’est un signe d’espoir, s’exclame également Elsa Bakolé, défenseuse des droits de la femme :

Mimi Dossou Soedédjé : "Ses compétences et ses expériences passées parlent en sa faveur"

"Lorsque tu es une femme et que tu dis que tu veux être première ministre du Togo, que tu veux être présidente et qu’on a l’habitude de te dire que tu ne le seras jamais ! Et que ce n’est pas un poste pour les femmes. Et qu’un matin on te dit que voilà une femme est à ce poste, c’est de l’espoir pour nous !"

Pour Réyhanath Touré Mamadou, également activiste des droits de la femme, cette décision est tout simplement historique : 

"Cette nomination est une concrétisation de ce que nous espérons depuis toujours, de la  possibilité infinie qu’on peut donner à une femme simplement parce qu’elle est un être humain et qu’elle est capable de faire pleins de choses. Surtout que c’est la première fois que cela arrive, c’est historique ! Nous espérons vivement que  la parité dont on  parle, l’égalité dont on parle petit à petit est en train d’arriver. Nous avons une dame Première ministre, nous avons une présidente à l’Assemblée Nationale, nous avons une secrétaire générale d’Etat. Je crois que nous avançons."  

Pour le prochain gouvernement l’attente de Dado Nora Noviekou, activiste de la paix et de la sécurité, est que les femmes et les jeunes soient présents.

Lire aussi Les femmes africaines progressent en politique

"Nous espérons que dans la composition du gouvernement,  les femmes et les jeunes seront mieux représentés comparativement aux gouvernements précédents."

Dans sa mission, la nouvelle Première ministre va devoir composer avec le secrétariat de la Présidence qui est aussi occupé par une femme, Sandra Johnson, précédemment ministre conseiller en charge du Climat des affaires, et le Parlement avec au perchoir une autre femme, Yawa Djgbodi Tsegan.