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Manifestation dans le calme au Tchad

Blaise Dariustone
29 juillet 2021

Des centaines de militants de partis politiques et organisations de la société civile ont manifesté ce jeudi 29 juillet contre la transition militaire au Tchad.

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Tschad N'Djamena | Demonstration von Anhängern der NGO Wakit-Tama
Image : Blaise Daruistone/DW

Cette marche était organisée par le mouvement citoyen Wakit-Tama qui accuse le conseil militaire de transition de vouloir confisquer le pouvoir. Cette première marche pacifique de Wakit-Tama, autorisée par le gouvernement militaire, a non seulement réussi à mobiliser un assez grand nombre de participants mais surtout, elle s’est déroulée sans violence. 

Lire aussi : Tchad : la junte face au mécontentement de la population

Ni casses, ni débordements, ni tirs de grenades lacrymogènes dans les rues de N’Djaména comme c’est souvent le cas lors des marches de l'opposition. C’est ce qu’on peut retenir de la manifestation organisée par Wakit-Tama opposé à la manière avec laquelle la junte militaire conduit la transition en cours. Les manifestants ont été accompagnés au point de départ par les forces de l’ordre sans aucun incident jusqu’au Palais du 15 janvier où, il y a 28 ans, s’est tenue la première Conférence nationale de 1993 qui a permis aux Tchadiens de jeter les bases d’une transition consensuelle, après la chute du dictateur Hissène Habré.

Les précisions du correspondant de la DW Dariustone Blaise

Comme une preuve

Cette manifestation qui s’est donc déroulée dans le calme vient contredire le gouvernement qui a toujours brandi les menaces de troubles pour justifier l’interdiction de ce type de rassemblement depuis plus de 30 ans, estime Michel Barka, président de l’Union des syndicats du Tchad (UST) et un des porte-paroles de Wakit-Tama.
‘’Ce que nous avons fait ce matin est un démenti à ceux qui ont pensé que nous ne pouvions pas marcher dans le calme, dans l’ordre. Nous leur avons prouvé que nous pouvons le faire et nous avons fait des kilomètres sans bousculer quelqu’un. Nous allons continuer à marcher pour dire au Conseil militaire de transition qu’il n’est pas un pouvoir élu et donc qu’il n’est pas là pour s’installer. On lui demande en 18 mois d’organiser une conférence nationale inclusive et en même temps de préparer les institutions qui vont se charger des élections futures ’’ précise Michel Barka.

Lire aussi : Tchad : cinq pistes pour réussir la transition

" Un grand Jour pour la démocratie "

Pour le défenseur des droits humains, Mahamat Nour Ibedou, ce 29 juillet 2021 est un grand jour pour la démocratie tchadienne. ‘’Nous arrivons au bout de notre lutte parce que c’est nous qui avons raison. Aujourd’hui est un grand jour parce que c'est la première fois qu’on nous autorise à marcher pacifiquement, tellement nous avons insisté. Nous en avons assez de l’injustice. Nous en avons assez de l’arbitraire. Nous en avons assez des massacres ’’ réagit-il.

Pour certain manifestant ce jeudi 29 juillet est un grand jour pour la démocratie tchadienne
Pour certain manifestant ce jeudi 29 juillet est un grand jour pour la démocratie tchadienneImage : Blaise Daruistone/DW

Galvanisé par les militants, l’avocat Max Loalngar, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme et principal porte-parole du Mouvement citoyen Wakit-Tama, entonne le titre ''On a tout compris'' du chanteur de reggae ivoirien Ticken Jah Fakoly. Une chanson reprise en chœur par le public…

Si la marche de Wakit-Tama s’est déroulée sans heurts, la police tchadienne a en revanche dispersé dans la matinée, toujours à N'Djaména, une autre marche non autorisée organisée devant l'ambassade d'Egypte au Tchad par la famille du docteur Tom Erdimi, un opposant tchadien en exil qui aurait été arrêté en Egypte. 

Vue arienne de N'Djamena
Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais