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Téhéran menacé d'un isolement toujours plus important

Elisabeth Cadot7 août 2012

Le représentant de l'ayatollah Ali Khameini s'est rendu à Damas, où il a rencontré le président syrien. Le soutien de Téhéran au régime de Bachar al-Assad pourrait isoler davantage la république islamique d'Iran.

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Said Jalili, l'émissaire de l'ayatollah Khameini en provenance de Beyrouth rencontre Bachar al-Assad à Damas
Said Jalili, l'émissaire de l'ayatollah Khameini en provenance de Beyrouth rencontre Bachar al-Assad à DamasImage : picture-alliance/dpa

L'Iran chiite risque gros dans son soutien indéfectible au régime de Bachar al-Assad. Ce n'est plus seulement l'occident qui bat froid à Téhéran à cause de son programme nucléaire, mais désormais ce sont aussi des pays islamiques. Au premier rang desquels la Turquie et l'Arabie Saoudite. L'enlèvement des 48 resssortissants iraniens, que le régime de Téhéran qualifie de pèlerins, dévoile en fait l'implication iranienne dans la guerre civile syrienne. Les combattants rebelles de la brigade "Al-Baraa" qui ont enlevé ces ressortissants, ont accusé leurs otages d'être des "membres des Gardiens de la révolution", le bras armé du régime islamique de Téhéran. L'Iran dément, mais il est peu crédible que des pélerins se rendent dans la région de Damas, sous les bombes. Téhéran en tous cas fait beaucoup d'effort pour récupérer ses ressortissants. D'après les rebelles, trois d'entre eux auraient été tués dans un bombardement par les forces gouvernementales de Bachar al-Assad. L'Iran a démenti cette information et préfère accuser les Etats-Unis d'être responsables de leur assassinat. Dès samedi, il avait demandé l'aide de la Turquie et du Qatar, qui soutiennent les rebelles, pour les récupérer.

Alliance confessionnelle ou stratégique?

Une photo de la chaine Al-Arabiya montre un officier de l'Armée syrienne libre (ASL) et des Iraniens capturés dans un endroit inconnu
Une photo de la chaine Al-Arabiya montre un officier de l'Armée syrienne libre (ASL) et des Iraniens capturés dans un endroit inconnuImage : picture alliance / dpa

Il ne faut pas oublier que Bachar al-Assad appartient à la minorité alaouite. Celle-ci a certes des liens avec le chiisme. Mais l'alaouisme est historiquement considéré par la majorité des chiites plutôt comme une secte dissidente. En réalité il s'agit de considérations géo-stratégiques : pour la république islamique d'Iran, la Syrie est la principale porte d'entrée dans le monde arabe. C'est à travers ce pays que Téhéran pèse sur le conflit israélo-palestinien et peut envisager son objectif ultime : la fin de l'Etat israélien. Le Guide suprême Ali Khameini est notammant tenant d'un soutien indéfectible à Bachar al-Assad. Mais, autant qu'on le sache, le président de la République Ahmadinejad, semble s'interroger sur la capacité du régime à tenir très longtemps face à la révolte populaire. La démission de Kofi Annan qui voulait intégrer l'Iran dans une négociation sur la Syrie a isolé davantage le pouvoir de Téhéran. Celui-ci essaye néanmoins de maintenir son rôle en organisation une réunion entre plusieurs pays sur la Syrie jeudi prochain. Mais ni l'Arabie Saoudite, ni le Qatar, ni la Turquie ne sont conviés.