1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Sénégal : quel avenir politique pour Khalifa Sall ?

30 septembre 2019

Si l'ex-maire de Dakar a bénéficié d'une grâce présidentielle, il n’a pas été amnistié. La différence est de taille.

https://p.dw.com/p/3QVf1
Khalifa Sall avec son avocat.
Khalifa Sall avec son avocat.Image : DW/M.Lamine Ba

"Seule l’amnistie peut permettre à Khalifa Sall de revenir dans l’arène politique" (Moussa Diaw)

Condamné en août 2018 à cinq ans de prison pour "faux en écriture et escroquerie portant sur les deniers publics", Khalifa Sall a bénéficié d'une "remise totale des peines principales".

Libre, l’ex-maire de Dakar peut-il reprendre ses activités politiques ? Nous avons posé la question à Hadj Hamidou Kassé, ministre conseiller du président de la République en charge de la Culture :

"Pour le moment, je ne peux pas m'avancer là-dessus. Ce qui importe, ce sont les actes qui ont été posés. La grâce accordée à Khalifa Sall et puis le dialogue national qui est en cours. Tout cela traduisant  une volonté de décrispation et d'apaisement. Le reste, ce sont des questions d'avenir sur lesquelles on pourra certainement revenir de façon plus ample."

Grâce présidentielle n'est pas amnistie

Si Khalifa Sall a bénéficié de la grâce présidentielle, l’ex-maire de Dakar n'est pas pour autant amnistié. Il a donc perdu ses droits civils et politiques.

Selon l’analyste politique, Ibou Ba, seule une issue politique peut permettre de lever cette menace qui plane sur le désormais ex-prisonnier de Reubeuss :

"Présentement, reprendre ses activités politiques, non. Mais, c’est une bataille juridique qui a va suivre. Mais à mon avis, je crois que ce n’est pas fortuit que le président Sall puisse poser cet acte-là. C’est sûr qu’il ne peut pas briguer un mandat électif. C’est possible dans le temps. Monsieur Khalifa Sall n’est pas n’importe qui au Sénégal."

Pour Moussa Diaw, professeur de Sciences politiques à l’université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal, seule une amnistie peut permettre à Khalifa Sall de se relancer en politique.

"Il retrouve sa liberté. Mais il n’aura pas de marge de manœuvre politique. Il ne pourra pas être sur une liste électorale, ni voter. C’est une contrainte d’ordre politique qui pèse sur lui. La seule solution qui pourrait le sortir de cette situation, c’est  une amnistie votée par l’Assemblée nationale qui pourrait lui permettre de mener des activités politiques, d’être sur une liste électorale et d’être électeur."

Amendes

Khalifa Sall reste toutefois astreint au paiement d'une amende de cinq millions de francs CFA, soit un peu plus de 7.000 euros.

C’est aussi le cas de Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, condamné en 2015 à six ans de prison et à plus de 210 millions d'euros d'amende pour "enrichissement illicite".

Ibou Ba : "Khlaifa Sall peut briguer un mandat électif dans le temps"

Karim Wade a lui aussi bénéficié d'une grâce présidentielle et a été libéré le 24 juin 2016, après trois ans de prison. Depuis, il vit à l'étranger et reste sous la menace d'une nouvelle arrestation s'il rentre au Sénégal sans payer son amende.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona