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Sénégal : le code électoral modifié malgré la contestation

Mamadou Lamine Ba
20 avril 2018

Désormais tout candidat à une élection au Sénégal devra réunir la signature d’un pour cent des électeurs. La Loi 13/18 a été adoptée par une large majorité. L’opposition déplore la façon dont la loi a été votée.

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Image : Christophe Gleizes

'Cette loi est inopoturne' (Modou Diagne Fada, député opposition) - MP3-Stereo

Après cinq heures d’échanges houleux, cent parlementaires se sont inscrits pour les débats. Un député propose alors de voter la loi sans débats. La majorité l’adopte. L’opposition boude l’hémicycle. La loi sur le parrainage est adoptée par une large majorité. L’opposition déplore la procédure. Abdoulaye Baldé: "Il n’y a pas eu de concertation en amont, par conséquent il était important qu’il y ait une concertation et la concertation ne pouvait avoir que dans l’hémicycle.  Ils ont usé de subterfuges que leur offre le règlement intérieur pour empêcher le débat avant le vote. Donc nous déplorons cette manière de faire",  explique Abdoulaye Baldé.

 

La majorité rejette ces arguments. "Depuis neuf heures et demie nous sommes dans cette salle. Nous avons discuté. Les questions préalables ont été posées par l’opposition qui s’est regroupée autour du groupe Liberté et Démocratie  et par les non-inscrits. Ils ont eu dix-sept orateurs sans qu’aucun député de la majorité ne prenne la parole", souligne Aymerou Gningue est le président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar.

Manifestations réprimées et arrestations

Les Dakarois n’ont pas répondu massivement à l’appel de l’opposition pour manifester. Des opposants ont tout de même bravé l’interdiction de marcher. Certains ont été interpellés par la police. "Notre pays n’a pas besoin de ça. Cette loi, elle est inopportune parce qu’elle est en train d’installer une crise préélectorale et une crise préélectorale préfigure d’une crise postélectorale", déclare Modou Diagne Fada, député de l’opposition qui craint des lendemains incertains.

Pour Aymerou Gningue, c’est la loi qui a été appliquée. "Il faut respecter les lois de ce pays. Quand vous bravez l’interdit, vous pouvez subir les contrecoups de la loi. Si nous sommes dans un pays où il y a des règles et des lois, il faut que chacun se conforme à la loi", conclut-il.

Jeudi soir, des manifestations ont éclaté dans certains quartiers de Dakar. Des jeunes partisans de l’opposition ont été arrêtés puis libérés plus tard. Les partisans du pouvoir n’ont pas répondu à ce qu’ils ont qualifié d’incitation à la violence.