Stratégies électorales
25 août 2008La Tageszeitung consacre sa Une à ce qu'elle nomme la « panthère grise d'Obama », à savoir Joe Biden. Le slogan « change », c'était hier. Aujourd'hui il n'y a plus que la victoire qui compte. C'est, selon le journal, le message qui ressort du choix de cet homme comme candidat à la vice-présidence. Car Joe Biden est une figure de l'establishment gouvernemental. En le nommant, Barack Obama a mis de côté son idée de nouveau départ. Et que cela ne soit pas très bienvenu, notamment chez ses jeunes partisans, ceux-là même à qui il doit ses succès électoraux, Obama en est bien conscient.
Aux Etats-Unis, dans le choix de leur colistier, les candidats à la présidentielle ont deux possibilités, explique la Süddeutsche Zeitung. Soit ils nomment quelqu'un qui met en valeur leurs points forts, soit ils optent pour un assistant qui compense leurs faiblesses. Barack Obama a choisi la deuxième variante. Au premier abord, cela n'est pas signe de force politique. Car il montre ainsi qu'il a besoin d'aide. Mais la SZ reconnait : cet homme de 65 ans apporte avec lui de l'expérience, ce qui devrait rassurer ceux qui doutent.
Côté politique intérieure cette fois, les quotidiens se penchent sur les perspectives du parti social-démocrate allemand pour les législatives qui auront lieu à l'automne 2009.
Le SPD, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, préfère depuis longtemps le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier comme candidat à la chancellerie à son chef de parti Kurt Beck. Kurt Beck, qui d'ailleurs risque de perdre son poste actuel. A peine Franz Müntefering annonce t-il son come-back que Beck n'arrive dans les sondages que deuxième pour la direction du parti. Pour viser la chancellerie, Steinmeier a besoin d'un chef stable qui ne s'occupe que de ses affaires et respecte l'aile gauche du parti.
Selon die Welt, les remous que suscite le retour en politique de Franz Müntefering, éveille des espoirs qui semblent trop lourds à porter pour un seul homme. Une personne peut-elle à elle seule sauver un parti ? Cela ne parait pas complètement impossible. Finalement il y en a un qui a bien réussi à faire perdre au SPD toute crédibilité. Peut-être cela fonctionne t-il aussi dans l'autre sens.