Somalie: l'UA veut intervenir
19 juin 2006Beaucoup d’eau a coulé sous le pont somalien depuis janvier 2005, date à laquelle l’Union africaine a adopté le principe du déploiement d’une force de maintient de la paix en Somalie. L’idée était d’accompagner l’installation du gouvernement transitoire en terre somalienne. Mais aujourd’hui, c’est la survie même des institutions provisoires qui est en jeu.
Depuis quelques jours la capitale du pays et la ville de Jowhar sont aux mains des milices islamiques qui ont chassé les chefs de guerre regroupés dans une Alliance et soutenus par les Etats-Unis. Le gouvernement de transition qui siège à Baïdoa n’est plus tranquille, les islamistes ayant l’intention de conquérir d’autres villes.
Le porte-parole du gouvernement soupçonne les tribunaux islamiques de chercher un prétexte pour attaquer Baïdoa. Une déclaration faite alors que les nouveaux maîtres de Mogadiscio ont accusé ce week-end l’Ethiopie d’avoir envoyé des troupes en Somalie. Ils ont même demandé à la communauté internationale de faire pression sur le voisin pour qu’il retire ses soldats afin d’éviter un nouveau conflit.
L’Union africaine, voyant la situation prendre des tournures inquiétantes, veut passer à l’action. Une mission d’évaluation se rendra sur le terrain, mais en attendant, au siège de l’organisation, on affirme que la planification de la mission de paix doit commencer. Les pays de l’Afrique de l’est, regroupés au sein de l’Autorité intergouvernementale pour le développement, de même que le parlement somalien ont approuvé le déploiement de la force que les tribunaux islamiques ont rejeté.
L’UA devrait certainement entamer des consultations avec toutes les parties concernées.