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La situation des droits de l'homme en RDC alarme l'Onu

La rédaction francophone
9 octobre 2024

L'Assemblée générale de l'Onu élit ce mercredi de nouveaux membres du Conseil des droits de l'Homme à Genève. Parmi les pays qui aspirent à siéger au sein de cette organisation figure la RDC.

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Femmes sur les routes de Luvungi dans le Nord-Kivu
Près d'un million de personnes ont été déplacées de leurs foyers au cours de cette année en République démocratique du CongoImage : picture-alliance/Yannick Tylle

Mardi (9.10.2024), le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Volker Türk a présenté un rapport pour le moins alarmant de la situation des droits humains dans le pays.

"La situation des droits humains en RDC continue de s'aggraver sous nos yeux"

"La situation des droits humains en République démocratique du Congo continue de s'aggraver sous nos yeux" a-t-il notamment déploré. "Un mélange explosif d'escalade de la violence, d'intérêts régionaux et internationaux, d'entreprises exploitantes et d'une faiblesse de l'état de droit, au détriment d'un peuple déjà dévasté par des décennies de conflits. Cette situation mérite l'attention immédiate de la communauté internationale afin que les armes se taisent et qu'un espace pour la paix puisse être créé."

Augmentation des violences contre les femmes

Volker Türk a aussi décrit l'impact des violences incessantes dans l'est de la RDC : "Le nombre de victimes de violations et d'atteintes aux droits humains et de violations au droit international humanitaire continue d'augmenter. Malgré certains efforts de prévention et d'enquête, les violences sexuelles se répandent avec 700 nouvelles victimes identifiées au cours de la seule période couverte par le rapport. Les groupes armés enlèvent, retiennent en captivité et soumettent les femmes et les filles à l'esclavage sexuel. Nombre d'entre elles ont été tuées après avoir été violées. C'est atroce."

Conditions carcérales

Enfin, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme est revenu sur les conditions carcérales qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines. "Dans les centres de détention gérés par les services de renseignement en particulier, un certain nombre de détenus sont soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements, y compris des violences sexuelles".

"Ce qui me frappe" a encore dit Volker Türk "c'est de savoir à quel point la situation dans l'Est est liée à notre vie quotidienne. Comme nos portables qui sont nourris par les minéraux de l'Est."

La RDC aussi à la table du Conseil de sécurité

L’envoyé special du secrétaire général des Nations unies, Huang Xia, a pressé la plus haute instance de l'Onu de redoubler d'effort pour restaurer la paix en République démocratique du Congo. Selon lui, des pas encourageants ont été effectués mais il faut encore faire beaucoup pour mettre un terme "à la souffrance de la population congolaise". 

"L'implication de multiples acteurs sur le terrain, couplée à la détérioration des relations entre les pays de la région impliqués dans cette crise, signifie que le risque d'une reprise des hostilités reste élevé" a expliqué l'envoyé spécial de l'Onu. "C'est pourquoi je lance un appel solennel au Conseil de sécurité pour qu'il n'oublie pas la crise dans cette région et qu'il mette tout en œuvre pour que le cessez-le-feu persiste dans l'est de la RDC et aboutisse à la signature d'un accord de paix global entre les parties."

Huang Xia a par ailleurs appeler à renforcer les mécanismes de contrôle et de traçabilité des minerais, notamment l’or artisanal extrait dans la région. 

Plus de 7 millions de Congolais déplacés

Quant à la ministre congolaise des Affaires étrangères, elle a attiré l’attention sur la dégradation de la situation humanitaire dans l’est de son pays.

"La situation sur le terrain est alarmante" a déclaré Therèse Kayikwamba Wagner. "Les statistiques concernant le désastre humanitaire dans les provinces de l'Est sont stupéfiantes. Plus de 7 millions de Congolais sont actuellement déplacés. Ils sont confrontés à une terrible paupérisation. Cela signifie que la RDC compte aujourd'hui le plus grand nombre de personnes déplacées au monde."

De son côté, le représentant permanent du Rwanda a réagi aux accusations renouvelées de la RDC selon lesquelles Kigali freinerait le processus de paix. Selon lui, la plupart des membres du M23 sont des citoyens congolais qui parlent le Kinyarwanda et qui ont pris les armes pour combattre leur gouvernement, celui de Kinshasa.