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Le Sénégal se prépare aux législatives du 17 novembre

Robert Adé
10 octobre 2024

Une quarantaine de listes sont en lice. Celle d'Ousmane Sonko fait l'objet d'un recours devant le Conseil constitutionnel.

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Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, lors d'une conférence de presse (septembre 2024)
La candidature d'Ousmane Sonko aux législatives est contestée devant le Conseil constituionnel par les partisans de l'ex-président, Macky SallImage : SEYLLOU/AFP

Deux ans après les législatives de 2017, les Sénégalais vont élire le 17 novembre prochain, les 165 députés de la 15ème législature. Une quarantaine de listes seront en compétition. Ces élections anticipées font l'actualité à Dakar, notamment le recours déposé au Conseil Constitutionnel contre la candidature du Premier ministre, Ousmane Sonko.  

Des listes pléthoriques

47 listes aux élections législatives en 2017, 41 listes provisoirement déclarées recevables pour les législatives du 17 novembre 2024. Pour la majorité des Sénégalais, ces listes de candidatures ont toujours été pléthoriques.

Ces Dakarois estiment par ailleurs qu'il y a trop de partis politiques dans le pays, un constat que partage la journaliste Nina Penda Faye, membre de la société civile sénégalaise.

Nina Penda Faye, journaliste, estime que "pour un pays qui a 18 millions d'habitants, on aurait pu se retrouver comme aux Etats-Unis avec deux grands partis : les républicains et les démocrates. Ce qui pose encore le problème du bulletin unique quand on a parlé de la présidentielle avec cette pléthore de candidats. On en parlera également même si on estime que 41 listes, c'est moins que ce que nous avions eu en 2017. C'est toujours pléthorique. Cependant, ça reste dans cette logique et dans ces stratégies des partis politiques de pouvoir disperser l'électorat, et après, de se retrouver à l'assemblée nationale autour de coalitions ou de groupe parlementaires en fonction des intérêts des uns et des autres.''

Grosses dépenses

Pour l'économiste Mor Gassama, le nombre élevé de listes de candidatures n'allègent pas les dépenses liées à l'organisation des élections. Il ne garantit ni ne détermine le vote des électeurs pour ces listes :

‘'Ça n'apporte pas grand-chose à l'Etat, estime-t-il. Au contraire, ce sont des dépenses supplémentaires à supporter, et ça n'apporte également rien à la démocratie. Même si les gens multiplient les listes, souvent, les électeurs, eux, savent voter. Ils ne vont pas disperser leur électorat. Finalement, comme lors des dernières élections, il peut avoir 5 à 7, même pas 10 listes qui auront des députés.''

Macky Sall, ancien président du Sénégal (photo d'octobre 2023)
La coalition Takku Wallu de Macky Sall veut fragiliser le Pastef Image : Johanna Geron/REUTERS

Une candidature contestée : Ousmane Sonko

La candidature du Premier ministre, Ousmane Sonko, tête de liste du Pastef alimente également les débats.

La coalition Takku Wallu conduite par l'ancien président Macky Sall a déposé, cette semaine, un recours au Conseil Constitutionnel contre la candidature de monsieur Sonko, ancien détenu politique amnistié quelques jours avant la présidentielle de mars 2024 qui a porté au pouvoir l'actuel président, Bassirou Diomaye Faye.

Ce recours participe du jeu politique, selon la journaliste et membre de la société civile, Nina Penda Faye. ‘'En politique, tout est permis, résume-t-elle. Et chacun utilise ces stratégies pour pouvoir arriver à ses fins. Maintenant, nous attendons de voir ce que le Conseil Constitutionnel dira et comment il tranchera par rapport à ce recours qui a été déposé.''

Selon des experts électoraux sénégalais, ces listes de candidatures et les différents recours déposés contre des leaders et têtes de listes devant le Conseil Constitutionnel visent à fragiliser les grandes coalitions dans leurs fiefs électoraux.

Ces législatives anticipées sont la conséquence de la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée le 12 septembre 2024 par le président Bassirou Diomaye Faye qui entend se donner une majorité dans le futur Parlement.