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Schröder critique la situation des droits de l'homme en Turquie

Audrey Parmentier4 mai 2005

« Un ami nous rend visite ». C’est en ces termes que la plupart des journaux turcs saluaient ce matin la visite de Gerhard Schröder en Turquie. Mais si, ce matin, le chancelier s’est dit convaincu que les négociations d’adhésion avec Ankara commenceraient le 3 octobre comme prévu, cet après-midi, il a vivement critiqué certaines déficiences en matière de démocratie.

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Gerhard Schröder et Recep Tayyip Erdogan
Gerhard Schröder et Recep Tayyip ErdoganImage : dpa

Si Gerhard Schröder, de même que la coalition rouge-verte dans son ensemble, soutient pleinement l’entrée de la Turquie dans le club européen, cette entrée – et c’est ce que le chancelier répète à chaque occasion – dépend de la poursuite des réformes mises en place par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan:

« Bien entendu, nous savons que la mise en pratique des réformes est une entreprise difficile et qu’étant données les résistances au sein de la société, il faudra compter parfois avec des échecs. Mais ce qui est et reste important, c’est que le gouvernement du premier ministre mette les choses au clair : nous savons où nous allons, nous n’hésitons pas, nous allons continuer à poursuivre cette voie de manière décidée. »

Lors de son discours à l'Université Marmara d'Istanbul où il a reçu un doctorat honoris causa, Gerhard Schröder a ainsi appelé à une mise en oeuvre effective des amendements aux lois adoptées par le gouvernement turc pour se conformer aux normes démocratiques européennes : « La Turquie ne doit pas diminuer ses efforts pro-européens », a-t-il déclaré, ce qui passe avant tout par un respect total des minorités religieuses, autrement dit des non-musulmans. Avant son discours à l’université, le chancelier a d’ailleurs rencontré Monseigneur Bartholomée, primat d'honneur de 200 millions d'orthodoxes dans le monde.

En ce qui concerne le respect des droits de l’homme, Gerhard Schröder n’a pas mâché ses mots : il a dénoncé les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité, les restrictions à la liberté d'expression et la discrimination des femmes. Autant de réalités turques qui ne sont pas compatibles avec les valeurs communes européennes.

Ensuite, le chancelier a participé à un congrès économique germano-turc. Ce fut l’occasion de revenir sur les liens privilégiés qui unissent les deux pays dans ce domaine :

« L’Allemagne est le premier partenaire commercial de la Turquie, les taux de croissance ont atteint près de 30% dans les échanges commerciaux de 2004. C’est important pour la Turquie et pour l’Allemagne, pour l’Allemagne parce que ces exportations garantissent aussi des emplois dans le pays. »

Plus de 60 000 compagnies d’origine turque sont implantées en Allemagne, tandis que 1200 firmes allemandes font des affaires en Turquie. Quant au volume commercial entre les deux pays, il a atteint 16 milliards d’euros en 2004.