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En RCA, des détenteurs de Sango Coins victimes d'escroquerie

Jean-Fernand Koena
13 octobre 2023

Deux ans après l'adoption de la cryptomonnaie Sango Coin, l'Etat centrafricain peine à contrôler la fiabilité de ses structures.

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Image symbolique de la crypto-monnaie
Certains Centrafricains doutent de la fiabilité du Sango CoinImage : Daniel Kalker/dpa/picture alliance

La société Clé du Succès s’est enregistrée au ministère des Finances avec un numéro d’identification fiscale. Les taux d’intérêts attractifs qu’elle promettait à ses clients et son marketing efficace lui ont assuré un rapide succès.

Isidore Naïmo, un habitant de Bangui dit avoir "investi 900.000 francs CFA, avec une promesse de la société de passer le 19 pour récupérer un peu plus d'un million de francs CFA".

"Ils ne peuvent pas passer inaperçus du gouvernement, ils ont leur agrément et le ministère de l’Intérieur les connaissait parfaitement avant qu’ils commencent à exercer. J’aurais aimé que le gouvernement fasse de son mieux pour qu’on nous rembourse notre argent", souhaite-t-il.

Comment remédier à un plan d'escroquerie ?

Le procureur de la République , Benoit Narcisse Foukpio, a ouvert une enquête. De son côté, l’Agence nationale d’Investigation financière, qui lutte contre le blanchiment d’argent et des capitaux, s’est aussi saisie du dossier.

Les autorités ont procédé à une série d’interpellations parmi les employés de l’entreprise. Mais ceux-ci, à l'instar de Jefferson Apama, se disent aussi victimes du système mis en place par les responsables de la société Clé du succès.

Il estime que "si les investisseurs veulent porter plainte, ils n’ont qu’à le faire contre la société et non contre les agents commerciaux qui ont été employés pour jouer leur rôle".

"La directrice, Madame Mariam Aboubakar, lorsqu’elle vient à Bangui, est escortée. Ils ont tous les documents juridiques et cela nous inspirait confiance. C’est ainsi qu’on s’est engagé à travailler au sein de la société", explique Jefferson

NO FLASH République Marché de la ville de Bangui
Des commerçants demandent au gouvernement de réagirImage : DW/Leclerc

A qui se confier ?

Face à cette crise, le gouvernement maintient le silence. Plusieurs milliers de victimes se sont constituées partie civile dans une procédure contre la société et l’Etat.

Une stratégie que soutient Guy Simplice Kodégué, ancien ministre et expert en finance internationale.

"Depuis la crise financière de 2008 jusqu’aujourd’hui, la protection des consommateurs est essentielle. Il est légitime pour eux de demander des mesures de protection et que ces personnes se voient rembourser leurs dépôts".

Le Sango Coin, la cryptomonnaie officielle de l’Etat centrafricain, pâtit déjà du manque de transparence et du fait qu’elle n’apparait pas dans la loi de finances.

L’ampleur de cette escroquerie est donc un revers supplémentaire pour le gouvernement. Les victimes projettent de faire un sit-in devant la résidence du président Faustin-Archange Touadéra pour réclamer justice et réparation.