Le président sud-soudanais a signé l'accord de paix
26 août 2015
Ça y est, Salva Kiir, le président sud-soudanais a signé l’accord de paix, suite aux menaces de sanctions internationales. Les dirigeants est-africains et de l'IGAD s’étaient donné rendez-vous à Juba pour l’événement. Salva Kiir, avait annoncé la semaine dernière qu’il apposerait sa signature au bas de l’accord de paix, déjà signé le 17 août par les rebelles, mais avec des réserves. Un accord qui vise à mettre fin à 20 mois de guerre civile.
« Le bon sens a prévalu », nous disait ce matin le chercheur Roland Marchal qui doute toutefois de l’application réelle de l’accord, étant donnée la présence d’extrémistes dans les deux camps, celui de Riek Machar et celui de Salva Kiir.
Encore un accord
Au moins sept cessez-le-feu ont été signés depuis le début du conflit en 2013, mais jamais respectés. Peter Schumann, ancien chef de la mission des Nations Unies au Soudan du Sud reste lui aussi sceptique :
« Ce qui pose problème, c’est l’application des décisions sur le terrain. Les instruments traditionnels utilisés pour mettre un terme à la guerre civile ont échoué. Les négociations, les cessez-le –feu, les accords.. Aucune puissance extérieure n’a pu faire pression en garantissant qu’elle prendrait des sanctions en cas de violation. »
Le gouvernement sud-soudanais continue donc d'avoir des « réserves » sur certaines dispositions, notamment celles qui prévoient la démilitarisation de Juba ainsi qu’une large représentation des rebelles dans le cadre du partage du pouvoir local dans l'Etat pétrolier du Haut-Nil.
Le ver est dans le fruit depuis longtemps
Plusieurs analystes estiment que le ver est dans le fruit depuis l’accord de 2005 qui prévoyait la création du Soudan du Sud, qui s’est séparé du Soudan officiellement en 2011. Or l’acte de naissance du nouvel Etat ne réglait pas suffisamment la question du partage des richesses et du pouvoir. Par ailleurs, ni Salva Kiir ni Riek Machar ne contrôlent l’intégralité de leurs troupes et miliciens qui commettent de nombreuses violations des droits de l’Homme dont la population sud-soudanaise fait les frais, au nom d’une lutte pour du territoire, de l’eau ou d’autres ressources naturelles comme le pétrole.
L’ONU et l’Union africaine seraient prêtes à prendre des sanctions, comme un embargo sur les armes, si le nouvel accord n’était pas appliqué.