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Une enquête de HRW accable les RDF, le M23 et les FARDC

26 septembre 2024

Human Rights Watch estime que les droits humains et les lois de la guerre sont souvent violés par toutes les parties. L'acheminement de l'aide humanitaire reste difficile.

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RD Congo Poursuite des combats à l'est | Rusayo IDP Camp
Les camps de déplacés sont souvent le théâtre des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23Image : Alexis Huguet/AFP

"Plus le conflit entre les forces armées congolaises et rwandaises se sont rapprochés de la ville de Goma, plus les habitants de cette zone se sont retrouvés dans le risque d'être pris dans les combats". 

Les propos de Clémentine de Montjoye, chercheuse principale sur l'Afrique à Human Rights Watch, résument en quelque sorte les accusations portées contre les camps belligérants dans l'est de la RDC, à savoir l'armée rwandaise (RDF), les rebelles du M23 et l'armée congolaise (FARDC).

Les deux camps impliqués dans les crimes

"Ils se retrouvent confrontés à des tirs d'artillerie de la part de l'armée rwandaise (RDF) et du M23 qui ont touché un camp des déplacés. Un cas en particulier a fait 17 morts", explique Clémentine de Montjoye pour le scénarion auquel Human Rights Watch a pu assister.

Mais, ce ne sont pas que les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais, renchérit la chercheuse. "Il y a aussi des abus de la part des forces congolaises et leurs alliés qui entrent dans les camps et exécutent des civils", conclut-elle.

Le danger pour les déplacés dans ces affrontements prend d'autres proportions car il touche également l'arrêt de l'aide humanitaire, car les organisations d'aide aux réfugiés décident de fuir les zones de combats, ajoute Clémentine de Montjoye.

Selon Clémentine de Montjoye, "lorsque les échanges de tirs commencent, et parfois, cela vient des forces congolaises qui ont placé des positions d'artillerie proche des camps, la crainte qu'il y ait des ripostes du côté rwandais, M23, fait qu'effectivement, les organisations humanitaires et autres, s'abstiennent d'aller dans les camps", déplore-t-elle.

RD Congo | les rebelles du M23
Le M23 pointé du doigt pour commettre des crimes de guerreImage : Arlette Bashizi/REUTERS

Un conflit oublié

Mais, ce conflit ne cesse d'être évoqué au niveau international. Le président congolais, Félix Tshisekedi a une nouvelle fois fait appel à la communauté internationale qu’il invite à prendre des sanctions contre le Rwanda. C'était ce mercredi à la tribune de l'Onu.

Un appel de trop, pour Georges Kapiamba, président de l'Association congolaise pour l'Accès à la justice. Pour lui, l'attention de la communauté internationale est ailleurs, car estime-t-il, "c'est effectivement un conflit oublié parce que nous avons vu comment la communauté internationale s'est mobilisée sérieusement lors de l'attaque de la Russie en Ukraine. Mais, ce n'est pas de la même manière qu'elle le fait en RDC.

Human Rights Watch appelle la justice internationale à poursuivre les responsables de ces crimes dans l’est de la RDC, des crimes dont les commanditaires restent impunis, selon l’ONG.

"Toute personne qui a trempé dans ces crimes doit être sanctionnée. Mais, cela n'exclut pas que la communauté internationale devrait faire quelque chose le plus vite possible, parce que ces gens continueront à mourir de faim et sans abris", souligne Jean-Claude Nkubito, journaliste et analyste politique rwandais.

La RDC a déjà saisi la Cour de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est à Arusha en Tanzanie, accusant le Rwanda de soutenir le M23 dans la guerre dans l'est du pays. Nous avons tenté d'avoir les gouvernements congolais et rwandais sans succès.