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"Nous pensons également à nos sœurs qui sont à l’est"

Paul Lorgerie
28 juin 2023

Interview avec deux veuves de l'UDPS, Joëlle Kalongo et Rebecca Kayembe, qui continuent de soutenir Félix Tshisekedi.

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En République démocratique du Congo, l’Union pour la démocratie et le progrès social, l’UDPS, le partidu président Félix Tshisekedi, a célébré la semaine dernière les femmes veuves de la formation politique, dont les maris sont morts en raison de leur engagement, notamment lors de manifestations réprimées par la police.

Aujourd’hui au pouvoir, l’UDPS s’est en effet construite dans l’opposition, d’abord sous le maréchal Mobutu, puis sous les présidences de Laurent-Désiré Kabila et de son fils, Joseph Kabila, resté 18 ans à la tête de l’Etat congolais.

Pourtant, Félix Tshisekedi est aujourd’hui accusé de vouloir à son tour bâillonner l’opposition. Qu’en pensent ses partisans ? Notre correspondant Paul Lorgerie a rencontré Joëlle Kalongo et Rebecca Kayembe, deux indéfectibles soutiens au président congolais. 

Interview croisée avec Joëlle Kalongo et Rebecca Kayembe

Dans quel but êtes-vous là aujourd’hui, Joëlle Kalongo ?
Nous pensons à toutes les femmes candidates qui sont dans la députation nationale, provinciale, conseillère communale… Afin qu’elles se relèvent quand bien même certaines d’entre elles sont veuves, comme c’est mon cas. Mais je me suis donnée à fond pour soutenir la noble volonté du président de la République de sauver notre pays et de le guider vers un avenir meilleur. 

Et vous, Rebecca, il était important de venir aujourd’hui ?
Chez nous, surtout en Afrique, la femme veuve est délaissée, abandonnée, considérée comme une sorcière, comme si elle avait tué son mari. Alors nous, en cette journée internationales des veuves, nous sommes là en tant que femmes de l’UDPS. Surtout que beaucoup d’entre nous ont perdu leur mari dans les années 1980 et 1990, jusqu’en 2018. Beaucoup de femmes ont perdu leur mari dans cette bataille pour gagner le pouvoir comme on le connaît aujourd’hui. 


Rebecca Kayembe, votre mari est décédé en 2012, que lui est-il arrivé ?

Mon mari a succombé car nous avions une maison dans un quartier appelé "base UDPS". Sous l’ancien régime, ils sont venus détruire nos maisons. Mon mari n’a pas supporté. Il a fait une crise cardiaque, il est tombé... il est parti. Je me suis donc retrouvée seule, délaissée. Mais nous pensons également à nos sœurs qui sont à l’est, dont les maris sont tombés, sont tués, massacrés, ou encore les veuves militaires dont les maris sont tombés pour sauver notre pays.

 

Et vous, Joëlle Kaongo, comment s’est traduite la lutte de votre mari ?

Nous avions donné notre parcelle pour installer la section à la maison. Nous avons installé le drapeau de l’UDPS dans un bastion du PPRD. Et jusqu’à ce jour, nous n’y respirons pas. Car même si mon mari est parti, même si on me demande d’enlever ce drapeau, je refuse. D’ailleurs, une fois la réunion terminée, je vais chercher mon drapeau que j’ai fait imprimer et je vais aller remplacer l’ancien qui est déchiré.

Mon mari soutenait les combattants, il donnait de l’argent, il aidait pour les transports, il aidait des gens à se rendre à des réunions. Son nom était Mr. Ngoy Kalambaye et il a participé au développement de la section de l’UDPS à Maluku. 

 

De fortes critiques sont aujourd’hui portées à l’encontre du régime de Félix Tshisekedi, notamment de la part de l’opposition. Qu’en pensez-vous ?

Il n’y a pas match. Ils ont vécu 18 ans, plus deux ans d’une certaine transition. Cela fait plus de 20 ans. Mais ils n’ont rien fait. Nous avons travaillé. Et en quatre ans, nous avons vu les résultats de ce que notre président est en train d’accomplir.

Je pense que c’est un mauvais débat. On ne peut pas parler d’un certain laisser aller, de retour en arrière. Ce n’est pas vrai. Notre président fait un bon travail. Donc il n’y a pas de débat à avoir avec les soi-disant opposants. Ils ont eu le temps de travailler, ils ont eu leur chance. Maintenant c’est notre chance, c’est la chance d’Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo. Il est élu, démocratiquement, dans son pays. 

Êtes-vous d’accord, Rebecca ?

Nos frères, qu’ils restent un peu calmes. Matata Ponyo ne peut pas parler. Il avait eu tout ce temps, il avait eu beaucoup d’argent pour faire du bien aux Congolais, ce qu’il n’a pas fait. Qu’il reste calme, qu’il se retire, qu’il rende ce qu’il a volé. S’il veut parler, qu’il apporte quelque chose. Des conseils pour que notre président puisse réussir... et il est en bonne voie.

Quant à  Katumbi qu’est-ce qu’il va faire ? Il n’a rien à faire. C’est un commerçant, qu’il fasse son commerce. Il est libre au Congo, car nous sommes un pays laïc, qui accueille tout le monde, et nous lui avons laissé le champ libre, alors qu’il travaille tranquillement.