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RDC : troisième jour de vote dans certaines localités

Paul Lorgerie
22 décembre 2023

Alors que les missions d'observation ont publié aujourd'hui leurs observations préliminaires, il semblerait que des centaines de Congolais ont continué à voter.

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Des électeurs congolais cherchent leur nom sur les listes électorales
Des électeurs congolais cherchaient encore leur nom sur les listes ce vendredi 22 décembreImage : Mosa'ab Elshamy/AP/picture alliance

Dans le Sud-Kivu, et plus précisément dans la localité de Kilembwe, les électeurs n'ont pu se rendre aux urnes qu'aujourd'hui, deux jours après le début officiel du vote.

C'est en tout cas ce que raconte Salomon Kamangala, président de la société civile et des forces vives de Lulenge qui se trouvait à Kilembwe ce matin.  "Les bulletins de vote qui manquaient sont arrivés dans la nuit. Et désormais, les sept centres qui n'avaient pas reçu les électeurs ont ouvert. Et à l'heure où je vous parle, les gens continuent à voter dans ces bureaux", explique-t-il au micro de la DW. 

Des bulletins de vote
Les bulletins de vote sont arrivés en retard dans de nombreuses localitésImage : THOMAS MUKOYA/REUTERS

Un retard de deux jours qui préoccupe M. Kamangala qui regrette que le gouvernement et la Céni n'aient pas livré les derniers bulletins de vote en temps voulu. "Ma crainte est que la population ne sera pas mobilisée comme c'était prévu le jour convenu. La majorité ne sera pas au rendez-vous, c'est ça ma crainte", confesse-t-il.

Selon le média congolais en ligne Actualité.cd, d'autres bureaux de vote ont ouvert ce matin, notamment dans la province du Kwango, à Popokabaka.

Ces bureaux de votes ont-ils le droit de continuer à opérer ? 

Pourtant, la Céni avait bien indiqué, hier soir, qu'aucun bureau de vote et de dépouillement ne serait autorisé à fonctionner au-delà du 21 décembre 2023. Et toujours d'après la Céni, près de 3% de ces bureaux de vote n'ont pas pu ouvrir, soit 2.000 d'entre eux, glisse un expert électoral.  

La question de la légalité de cette extension se pose donc encore.

Si l'article 52 de la loi électorale, qui régit l'organisation du jour du scrutin, n'évoque pas le sujet, la Constitution congolaise stipule que tous les Congolais doivent être égaux devant le vote.  

Pour Catherine Samba Panza, ancienne présidente de la transition en République centrafricaine et directrice de la mission d'observation du Centre Carter, il y a la loi et il y a la réalité du terrain.  "Les électeurs ont été apaisés de savoir qu'ils pourraient encore voter, au moins une journée, dans les 24h après le scrutin, mais au-delà, nous tomberions dans la totale illégalité", estime-t-elle.

Des retards en série

Dans un rapport préliminaire publié aujourd'hui, les observateurs de l'Union africaine relèvent que le "scrutin a connuun grand retard dans 66% des bureaux de vote observés", sans pour autant mentionner les jours d'après.  

Une urne de vote est installée dans un bureau de vote de Kinshasa
Dès le premier jour de vote, de nombreux retards ont été observés notamment en raison de problèmes liés à la livraison du matériel de vote et ce même à KinshasaImage : Zohra Bensemra/REUTERS

Des faits qui devront encore être analysés pour Elias Magosi, secrétaire exécutif de la Communauté de développement d'Afrique australe, la SADC. "C'est 'est pourquoi nous ne nous prononçons pas sur le fait qu'il s'agit d'un échec ou non et que l'on ne s'exprime pas sur le nombre de personnes ayant pu voter. Des personnes votaient encore hier", explique-t-il.

Hier, et aujourd'hui donc. Tandis que les derniers Congolais se rendaient aux urnes, la Céni annonçait que les résultats provisoires seraient publiés dans la soirée.