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Des cabines téléphoniques pour maintenir le contact

Zanem Nety Zaidi
17 janvier 2023

Pour avoir des nouvelles de leurs proches, les réfugiés utilisent des cabines téléphoniques de la Croix-Rouge dans le camp de Kanyarutshinya en RDC.

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Boitier d'un téléphone dans une cabine.
Les cabines téléphoniques permettent aux réfugiés de rester en contact avec leurs proches.Image : John Angelillo/newscom/picture alliance

En République démocratique du Congo, dans la province du Nord-Kivu, des milliers de déplacés internes ont fui les combats entre l'armée et les rebelles du M23. Ceux-ci ont trouvé refuge dans des camps installés à proximité de la ville de Goma et désormais, ils cherchent à avoir des nouvelles de leurs proches restés dans leur village. La Croix-Rouge en RDC a donc installé des cabines téléphoniques gratuites dans le camp de Kanyarutshinya, en vue de permettre aux déplacés de rester en contact avec ceux qui sont encore dans le Rutshuru, où se déroulent les affrontements armés. 

Du réconfort

Jackson Mulombamungu est père de famille. Il se réjouit d'avoir parlé à son fils resté chez eux à Bunagana, même si à plusieurs reprises il n'a pas réussi à joindre ses deux autres enfants.

"Cette communication nous aide beaucoup. Dans une zone en guerre, soit on vit, soit on meurt. Il y a beaucoup de gens que je n'ai pas pu joindre jusqu'à maintenant mais je comprends que tout le monde n'en sortira pas vivant" confie-t-il à la DW.

Des réfugiés sur une route dans l'est de la RDC.
De nombreuses personnes ont quitté leurs domiciles pour fuir l'insécurité dans l'est de la RDC.Image : AFP via Getty Images

Jeanine Matata, elle, contacte régulièrement les membres de sa famille restés à Rugari, leur village. Mais le défi reste de pouvoir trouver le bon moment car ses proches doivent se cacher lorsque les rebelles sont présents.

"Chaque fois que je veux contacter mes proches restés dans le Rutshuru, je me rends dans l'une des cabines téléphoniques de la Croix-Rouge avec son numéro. Nous communiquons mais à des heures qu'ils nous fixent. Ils nous disent : appelle-moi à telle heure, je serai disponible. Sinon tu risques de me contacter quand je suis à côté des rebelles, et ils risquent de me torturer ou même me tuer" explique-t-elle.

Un succès

De nombreux déplacés utilisent donc ces cabines téléphoniques pour prendre des nouvelles de leurs proches considérés comme otages dans des zones occupées par les rebelles du M23.Une satisfaction pour la Croix-Rouge de la province du Nord-Kivu, dont Félicien Katenda est le chef de bureau du service de protection des liens familiaux. 

Ecoutez les précisions de Zanem Nety Zaidi

"Les cabines sont très fréquentées. Il y a même des fois où les gens se bousculent pour passer leurs appels. Cela nous réjouit de constater que les gens trouvent un intérêt dans ces cabines téléphoniques" assure Félicien Katenda.

Des milliers d'appels ont ainsi déjà été effectués à partir de ces cabines, poursuit-il, "nous avons cinq cabines téléphoniques installées dans cinq sites. Jusqu'à maintenant, la totalité des appels est de 4.300 pour les cinq cabines téléphonique".

Des affrontements continuent d'être signalés sur plusieurs fronts dans le territoire de Rutshuru, au nord de la ville de Goma, occasionnant le déplacement d'autres habitants vers des zones jugées plus ou moins sécurisées.