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Est de la RDC : la crainte d'une année scolaire blanche

Zanem Nety Zaidi
15 février 2024

Dans l'est de la République démocratique du Congo, les enfants déplacés qui fuient les combats dans les localités du territoire de Masisi se retrouvent sans école.

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Des enfants écrivent sur un tableau noir
De nombreux enfants déplacés n'ont plus accès à l'écoleImage : Mussa Uwitonze /UIG/imago images

Face à l'insécurité, les parents et les acteurs de la société civile du groupement Kamuronza redoutent de voir se reproduire la situation du territoire de Rutshuru, où cela fait trois ans que les établissements scolaires sont fermés

Les derniers habitants à avoir fui la cité de Sake, assiégée par les rebelles du M23, arrivent peu à peu à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

De la peur et des inquiétudes

Anita Kibancha est une élève de 14 ans et elle ignore quand elle pourra retourner à l'école."J'étudie au lycée Pain de vie de Sake", raconte la jeune fille au micro de la DW.

"Nous avons d'abord passé deux semaines sans étudier à cause des bombes qui tombaient dans la cité. Puis la guerre est arrivée et nous avons fui. Je ne sais pas quand est-ce que nous allons retourner à l'école, mais nous avons très peur", explique-t-elle par ailleurs. 

Les activités scolaires sont suspendues à Sake depuis la dernière semaine de janvier. Les parents d'élèves, comme André Muhabura, qui a fui lui aussi pour rejoindre Goma, disent redouter une année blanche, c'est-à-dire une année sans cours.

"A Sake, la situation sécuritaire s'est considérablement détériorée et aucune activité n'y est possible. Nous craignons pour l'avenir de nos enfants qui risquent de passer des années sans étudier, comme c'est le cas en territoire de Rutshuru, où ils en sont à leur troisième année blanche. Si rien n'est fait urgemment, l'éducation de nos enfants va en pâtir", craint-il.

Ecoutez le reportage de Zanem Nety Zaidi

Un appel au gouvernement

La société civile du groupement Kamuronza, en territoire de Masisi, dont Grâce Shamamba est membre, appelle donc le gouvernement congolais à trouver des réponses à cette question de l'éducation.

Grâce Shamba demande au gouvernement de mettre en place "des stratégies pour rétablir la paix, et permettre aux enfants de retourner à l'école". Selon lui cet appel ne concerne pas seulement "les enfants de Kamuronza, mais aussi les déplacés, y compris ceux de Rutshuru qui doivent retourner chez eux. Parce que les enfants sont en danger par manque d'encadrement éducatif."

Des millions d'enfants sont aujourd'hui déplacés autour et dans la ville de Goma, une urgence humanitaire internationale selon l'Unicef, qui plaide pour leur protection et une prise en charge adéquate.