RDC : les propos de Félix Tshisekedi passent mal

Lors d’un rassemblement le jeudi 26 décembre 2024, à Mbujimayi, le président Félix Tshisekedi s'est prononcé sur plusieurs questions touchant à la vie politique, sociale et sécuritaire en RDC.

"Les opposants ne disent rien quand les FARDC avancent. Ce sont eux les ennemis, les sorciers du pays. Les autres ennemis et sorciers du Congo sont en soutane", a notamment déclaré Félix Tshisekedi.

Sans surprise, les déclarations du président Félix Tshisekedi sont appuyées par sa famille politique, l'Union pour la démocratie et le progrès social, l'UDPS.

Christian Lumu, le président de la ligue des jeunes du parti dénonce une absence de patriotisme chez les opposants et chez les prêtres catholiquescongolais.

"L'opposition, en patriote, devrait saluer les victoires qu'engrangent les FARDC face à ce complot aux allures internationales. Malheureusement, nous avons une opposition qui sous-traite également avec cette force négative, mais aussi l'église catholique. Le Cardinal, nous avons suivi comment il avait fait les éloges de Paul Kagame."

L'Eglise catholique rejette ces propos

L'Eglise catholique a vite rejeté d'être comparée à des sorciers. Les propos du président suscitent de l'étonnement, dans la mesure où la visite durant laquelle il s'est exprimé à Mbujimayi a été marquée par une communion dans la prière avec des représentants catholiques.

Contacté par la Deutsche Welle, l'Abbé Blaise Kanda, un prêtre du diocèse de Mbujimayi a adressé une réponse écrite dont voici la teneur : 

"La sorcellerie est un péché. Mais la Bible dit que la désobéissance à Dieu est pire que la sorcellerie. Je ne me sens pas visé par ces propos car, comme clergé de Mbujimayi, nous avons prié avec le couple présidentiel. L'ambiance était fraternelle et il n'y avait aucune chasse aux sorcières ou aux sorciers."

Egalement ciblée, l'opposition dénonce plutôt des accusations mensongères. Félix Tshisekedi est toujours à côté de la vérité, réagit Prince Epenge, un des communicateurs de la coalition d'opposition Lamuka.

"Lamuka a organisé plusieurs manifestations populaires en  soutien aux forces armées congolaises engagées sur les fronts. Chose que l'UDPS n'a jamais faite. Plusieurs manifestations, y compris avec l'église catholique, contre le génocide congolais. Plusieurs manifestations populaires réprimées, d'ailleurs, par le régime contre la guerre d'agression."

La crise sécuritaire dans l'est de la RDC s'invite régulièrement dans le débat politique. Le camp présidentiel accuse aussi l'ancien président Jospeh Kabila d'être derrière l'instabilité qui règne dans cette partie du pays.