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En RDC, le journaliste Stanis Bujakera reste en prison

11 septembre 2023

Le 08 septembre, alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour Lubumbashi, le journaliste a été arrêté à l'aéroport de Ndjili à Kinshasa. Il est accusé de propagation de faux bruits et de diffusion de fausses informations.

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Coronavirus dans une prison des Frères musulmans en Égypte (Photo d'illustration)
Le journaliste Stanis Bujakera est accusé de propagation de faux bruits et de diffusion de fausses informations pour un article publié par Jeune Afrique (Photo d'illustration)Image : Amr Nabil/AP Photo/picture alliance

Depuis son interpellation, Stanis Bujakera a été entendu par la commission chargée d'enquêter sur le meurtre de l'ancien ministre et député congolais, Chérubin Okende. Les autorités policières lui reprochent la diffusion de fausses informations.

Dans un entretien qu’il nous accordé, Perter Kazadi, le ministre congolais de l’Intérieur nous a rappelé le cas du journaliste Peter Tiani qui a récemment été interpellé par la même commission Okende avant d'être remis en liberté.  

"Ce n'est pas dans l'intérêt du président Tshisekedi de mener pareilles attaques contre les droits humains" (Jean Mobert Senga)

Le cas de Stanis Bujakera prend plus de temps parce qu'il s'agit d'une enquête technique, explique Peter Kazadi. Il fallait le confronter avec les éléments trouvés techniquement. Au bout de cette confrontation, on verra s'il y a lieu de le remettre en liberté ou d'ouvrir des options judiciaires contre lui, dit le ministre.  

 "Stanis n'est pas arrêté pour ses opinions. Ce n'est pas parce qu'il a signé un article, ce n'est pas parce qu'il a parlé dans les médias, tout simplement, il est soupçonné d'avoir confectionné un faux document qui contient beaucoup de contrevérités, lesquelles contrevérités risquent de mettre en péril la sécurité du pays. C'est un citoyen de ce pays, quand il y a des suspicions, même moi en tant que ministre, on peut m'interpeller, si on trouve que la suspicion n'a pas de fondement, on me met en liberté."   

Fortes préoccupations en contexte préélectoral

Pour Me. Hervé Diakiese, l'un des avocats de Stanis Bujakera, il est étonnant que l'État congolais ait désavoué un document en estimant que c'était un faux. Il s'interroge également sur le fait que le journaliste soit auditionné pour révéler la source lui ayant donné ce document.    

"Si le document est faux, vous démentez et ça s'arrête là. Chacun éclaire sa religion et se fait une idée de la réalité des faits. C'est vrai que ce document qui circule remet en cause la communication totalement paniquée des autorités depuis l'assassinat de Chérubin Okende, c'est normal qu'un tel document puisse inquiéter"

 La multiplication des atteintes aux droits humains en RDC est très inquiétante, estime Jean Mobert Senga, chercheur chez Amnesty International, pour qui, il y a indubitablement une montée en flèche de telles violations depuis le mois de mai.

    "On a vu le président Tshisekedi féliciter publiquement un responsable de la police qui avait conduit la répression d'une manifestation de l'opposition le 20 mai à Kinshasa. Et puis on a entendu ses déclarations très inquiétantes lors de son déplacement au Kasaï. Ce n'est ni dans l'intérêt du président Tshisekedi, ni dans l'intérêt du gouvernement congolais de mener pareilles attaques contre les droits humains."  

L’avocat de Stanis Bujakera, Me. Hervé Diakiese estime par ailleurs que son client était depuis des mois dans le collimateur du pouvoir congolais.

A l’heure où nous publions cet article, nous apprenons que Stanis Bujakera a été envoyé au Parquet de grande instance de la Gombe.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash