Mposé, la larve de palmier prisée en RDC

"Je viens ici au marché trois ou quatre fois par semaine pour acheter les mposé. J'aime les mposé, même si c'est cher. Mais c'est très vitaminé", dit à DW, Grâce Mampya. Cette ménagère rencontrée au marché Mbila, dans l'est de vient de se procurer une petite quantité de mposé pour sa famille. Un aliment que beaucoup apprécient pour son goût et son apport calorique. La demande est donc élevée, mais l'offre n'est pas suffisante, ce qui explique la cherté du produit. 

Les mposé vivent en effet dans les palmiers en décomposition, ce qui explique leur rareté dans les villes. Pour répondre à la demande, Farms for orphans élève à des insectes, dont les larves de palmier.

"Pour que nous puissions garantir la survie de ces espèces dans leur milieu naturel et garantir en même temps la nutrition humaine, il faut faire de l'élevage parce que quand vous les produisez dans les conditions d'élevage, vous ne touchez pas au milieu naturel. Ils se multiplient et ils seront toujours là", raconte Françoise Lukadi est la présidente de cette ferme.

Les mposé ont grande valeur énergétique. 100 grammes de larves, soit environ une vingtaine environ, représentent ainsi 225 calories. Le biologiste Jonathan Tshibangu, gérant de la ferme Farm for orphans confirme que "Les mposé sont riches en macromolécules et en micronutriments essentiels pour la santé."

Selou lui,"les mposé contiennent les lipides communément appelés graisses, les protéines importants pour la formation du corps, les muscles  et les fibres qui permettent une bonne digestion. Des glucides qui apportent de l'énergie, des vitamines et des minéraux très importants pour la santé."

La production de ces larves est donc essentielle dans le cadre de la recherche de sources alternatives de protéines et de lipides d'origine animale, ceci afin de combattre la malnutrition. 

Farms for orphans est une organisation à caractère social dont l’activité est financée par des dons. "Il y a des gens qui font quelques actes de bienfaisance pour nous aider à aller de l'avant, continuer à fournir des sources alimentaires fiables. L'aide extérieure est la bienvenue. Mais aussi, pourquoi pas, si elle vient du gouvernement ! S'il faut résoudre un problème qui touche le pays, il n'y a que le gouvernement qui puisse bien le faire", dit Françoise Lukadi, sa présidente, qui lance un appel au gouvernement congolais.  

Un kilo de mposé est aujourd'hui vendu à 30 dollars américains. Ce qui n'est bien entendu pas à la portée de tous. D'où la nécessité d'un soutien pour maintenir un certain volume de production et peut-être aussi réussir à faire baisser les prix.