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En RDC, rentrée scolaire incertaine dans le Mai Ndombe

30 août 2024

En effet, depuis 2022, un conflit intercommunautaire meurtrier entre les communautés Teke et Yaka a entraîné de grands mouvements de population.

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RD Congo Somicongo (photo d'illustration)
OCHA estime à 157.500 millions le nombre de personnes qui ont trouvé refuge à Kinshasa, Kwilu, Kwango et Mai-Ndombe (photo d’illustration)Image : Jonas Gerding/DW

La rentrée scolaire ne devrait pas avoir lieu dans une grande partie du territoire de Kwamouth, en raison des violences qui persistent et des nombreux déplacés internes.

Fidèle Lizorongo est le coordonnateur de l’action pour la défense des droits de l’Homme dans le Mai-Ndombe. Il explique que seule la ville de Kwamouth, relativement sûre, sera en mesure d’assurer l’accueil des élèves.

"La rentrée scolaire est belle et bien annoncée, mais la seule agglomération dans la province de Mai Ndombe qui assure l’effectivité de la rentrée, c’est Kwamouth. Partout ailleurs, les gens se sentent dans l’insécurité et les organisations scolaires vont se tenir plus tard", a-t-il confié à la Deutsche Welle.

"L’année dernière, les école de Kwamouth (qui accueillaient beaucoup d’enfants de déplacés, ndlr) ont connu une surpopulation en raison de l’insécurité dans la province. Les difficultés continuent à persister, au niveau du territoire de Kwamouth, par rapport à la scolarisation et la rentrée scolaire."

"Les gens se sentent dans l’insécurité et les organisations scolaires vont se tenir plus tard " (Fidèle Lizorongo)

Un conflit qui se pérennise

C’est en août 2022 que des tensions intercommunautaires entre les Teke, qui se considèrent comme propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo, et les Yaka, qui seraient venus s'installer après eux, se sont transformées en affrontements et en massacres.

Présentés comme membres de la communauté Yaka, les Mobondo sont accusés de prendre une part active dans ces violences qui ont fait des centaines de morts, de part et d'autre.

Don Bosco Nienie Moyala est enseignant, mais il ne pourra pas accueillir ses élèves cette année. Il y a encore six mois, il vivait à Kwamouth. Aujourd’hui, il a trouvé refuge à Kinshasa et décrit une situation précaire pour lui et sa famille.

"Nous étions habitués à ne pas acheter le manioc, le pondu. Nous n’étions pas habitués à payer l’eau, l’électricité, mais à Kinshasa, tout est payant, même les toilettes ! La rentrée scolaire est pour nous un véritable casse-tête. Rien que d’en parler, j’ai des larmes qui coulent de mes yeux," déplore l’enseignant.

"Nous sommes une population abandonnée, vouée à elle-même. Le chemin Bandundu- Kwamouth-Kinshasa par route n’existe plus. Si vous tentez de passer par là, vous serez surpris par des bandits qu’on appelle Mobondo, qui coupent les têtes, brûlent des villages au quotidien. Il y a une insécurité totale. "

A la mi-juillet, des affrontements entre militaires congolais et miliciens Mobondo ont fait plus d'une quarantaine de morts dans le village de Kinsele, à environ 130 kilomètres au nord-est de Kinshasa.
En décembre 2023, nous avions rencontrédes personnes déplacées qui ont fui les violences dans le territoire de Mai Ndombe. Sept mois plus tard, ces familles sont toujours sur le site de Nzamu à Kinshasa.

Elles ont confié qu'elles ne songeaient pas à la rentrée scolaire, car leurs priorités sont ailleurs : trouver de quoi se nourrir et essayer tant bien que mal de vivre décemment.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash