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La RDC se prépare à atteindre l'immunité collective

14 juillet 2021

Le pays avait reçu 1,7 millions de doses du vaccin AstraZeneca, avant de retourner 1,3 million de doses, faute de candidats. Aujourd’hui, le pays est en rupture de stock et reste dans l’attente de nouvelles doses.

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Symbolbild Corona Test
Image : Christian Ohde/CHROMORANGE/picture alliance

 Le ministre congolais de la santé Jean Jacques Mbungani revient sur la situation sur place en RDC, la propagation du variant Delta ainsi que les mesures mises en place pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

DW : Monsieur le ministre, bonjour et merci de répondre à ces questions de la Deutsche Welle. Vous êtes le ministre de la Santé en République démocratique du Congo. Le pays fait face à une troisième vague de l'épidémie de Covid 19. Quelles sont les dernières mises à jour par rapport à la situation sur le terrain ?

Ministre de la santé : depuis le 13 mai de cette année, nous avons déclaré la troisième vague de la pandémie de Covid-19 parce que le nombre de cas a fortement augmenté et également le nombre de décès. A cet effet, le gouvernement a renforcé les mesures. Raison pour laquelle, ces derniers jours, le nombre de cas par jour a fortement diminué.

" Comme c’est une maladie qui vient de l'étranger, il y a eu du scepticisme de la part de la population" (Ministre de la santé)

DW : Il y a des personnes en RDC, par exemple, qui disent que le virus n'existe pas. Comment vous expliquez ce scepticisme de la part de la population?

Ministre de la santé : de toute évidence, comme c’est une maladie qui vient de l'étranger, il y a eu un scepticisme certain, mais le rôle du gouvernement est de faire de la pédagogie pour expliquer à la population que cette maladie existe bel et bien.

DW : En RDC, on vaccine majoritairement à l’AstraZeneca. Je pense que vous même avez été vacciné avec de l’AstraZeneca. Il y a beaucoup de peur par rapport à ce vaccin. Qu'est ce que vous pouvez dire aujourd'hui à la population pour la rassurer?

Ministre de la santé :  Nous avons reçu des lots importants de vaccins le 2 mars de cette année. C'étaient des vaccins AstraZeneca à hauteur de un million sept cent seize mille doses. Mais au niveau international, il y a eu une crainte par rapport à l’AstraZeneca. On a parlé des risques de thromboses, mais après que l’OMS et l'Agence européenne des médicaments aient donné un avis favorable sur l'utilisation de l’AstraZeneca parce qu'ils ont remarqué que le bénéfice était beaucoup plus grand que les risques que l'on connaît, nous avons commencé le 19 avril à vacciner nos populations. Mais à ce jour, nous sommes en rupture de stock et en attente d'avoir des nouveaux vaccins qui vont revenir dans quelques semaines.

DW : Nous venons de parler du scepticisme de la population par rapport à l’existence du virus et au vaccin AstraZeneca. Récemment, dans une interview, le président de la République lui même a dit qu'il était un petit peu sceptique par rapport à l'AstraZeneca et qu'il n'allait pas se faire vacciner avec. Qu’est ce que vous répondez à cela ?

Ministre de la santé : Pour dédramatiser les réticences sur l’AstraZeneca, qui ont commencé déjà au niveau international à cause des cas de thrombose qu'il y a eu, nous avons opté pour diversifier les vaccins. Vous devez savoir que pour atteindre l'immunité collective en RDC, nous avons levé l'option de vacciner 25% de la population active.

DW : Avez vous atteint cet objectif ?

Ministre de la santé : Pas encore, c'est vraiment ce à quoi on s'attelle et la raison de cette campagne de vaccination est de vacciner au moins 25 pour cent de la population cible  c’est à dire les personnes de plus de 55 ans, les personnes avec des maladies chroniques, le personnel de santé, le personnel de contact, dont ceux de l'armée et  de la police.

DW : Actuellement le personnel soignant en République démocratique du Congo a déposé un préavis de grève parce qu’il estime que les infrastructures ne suivent pas, ils réclament également le paiement de leurs arriérés de primes. Quel message est ce que vous adressez à ce personnel soignant qui réclame que des mesures soient prises et que la situation puisse évoluer?

Ministre de la santé : Nous sommes en contact régulier avec les différents syndicats de médecins. Nous avons eu plus de cinq rencontres en ce jour même. Les contacts sont en train de se poursuivre parce qu’en fait, les revendications sont beaucoup plus en lien avec les primes qui n'ont pas été réactualisé depuis longtemps. Avec les nominations des médecins gradés qui n'ont pas été faits depuis de longues années. Nous héritons d'une situation ancienne qui n'est pas celle de notre gouvernement. Mais en toute responsabilité, nous prenons à bras le corps cette situation et nous sommes en train de trouver des solutions avec les différents syndicats. C'est vrai. La grève est là. Mais le service minimum est assuré et les échanges avec les différents syndicats sont en cours. Nous attendons d'ici la fin de la semaine des bons résultats et nous espérons que les choses vont rentrer dans la norme. Mais par rapport au personnel médical qui travaille pour la riposte contre la Covid-19, le gouvernement de la République a pris ses responsabilités et a commencé à payer sur les arriérés de 10 millions de dollars, le gouvernement de la République paie 2 millions en quatre fois.

DW : Merci monsieur le ministre

Ministre de la santé : Merci madame

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash