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Sécurité relative à Kaga-Bandoro en Centrafrique

Jean-Fernand Koena
2 septembre 2024

Avec l'aide des paramilitaires russes, l'armée centrafricaine a réussi à sécuriser Kaga-Bandoro sur fond de terreur et d'abus sur les populations.

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Des réfugiés centrafricains à Kaga-Bandoro
Des centaines de réfugiés centrafricains dans un hangar de la base de l'ONu à Kaga-BandoroImage : picture-alliance/AP Photo/D. Belluz

La localité de Kaga-Bandoro, en Centrafrique, a longtemps été sous l’emprise des groupes rebelles Séléka et Antibalaka.

Mais, depuis trois ans, la sécurité est revenue, avec l’arrivée dans la région des Forces armées centrafricaines et des mercenaires russes du groupe Wagner.

Cependant, derrière cette sécurité retrouvée, se cachent la terreur et des violations graves des droits de l’Homme attribuées aux mercenaires russes. 

À Kaga-Bandoro (au centre de la République centrafricaine), la tendance est au satisfecit face à la sécurité observée dans la région.

Les explications de Jean-Fernand Koena

Même si des foyers de tension sont enregistrés dans les périphéries, la population attribue cette amélioration aux forces armées centrafricaines et à leurs alliés russes.

"Grâce à l’effort que le président de la République a fait avec son gouvernement de nous envoyer nos alliés, avec nos forces de défense et sécurité, je pense que Kaga-Bandoro et toute la Nana-Gribizi sont dans la quiétude. On dort bien et on cultive sans problème" dit une habitante á la DW.

"Certes, la paix est là, mais les défis sécuritaires persistent. Mais nous avons appris que les rebelles veulent déposer les armes, nous pensons que c’est une bonne chose, car c’est sur ordre de ces chefs rebelles que les hommes armés nous malmènent ici", ajoute un autre.

Règne de la terreur

Cet optimisme cache mal les mauvais traitements que font subir les mercenaires russes aux habitants.

La terreur qu’ils font régner contraint les victimes à s’exprimer en toute discrétion. C’est le cas de ce jeune homme qui raconte les comportements brutaux des mercenaires russes.

"Ils nous protègent ici, quand ils sont arrivés, nous avons retrouvé la sécurité. Mais ce que je leur reproche, c’est leur comportement inhumain, ils laissent leur chien mordre les passants sans aucune compassion. Après, ils disent aux victimes de se faire laver les plaies avec du savon. Les victimes sont nombreuses".

Une base Russe

Kaga-Bandoro abrite le quartier général dans la région de l’Africa corps, anciennement appelé Wagner.

Cette base a été attaquée par drones le 10 décembre 2023, faisant deux morts et plusieurs blessés au sein des paramilitaires russes. 

La base abrite aussi une prison où les prisonniers sont torturés. Hassane a perdu trois de ses frères et deux autres ont été arrêtés. Ces derniers ont été épargnés grâce au paiement d’une rançon.

Le 17 juillet 2023, les forces russes de Wagner sécurisent le président Faustin-Archange Touadera pendant la campagne référendaire
Les forces russes de Wagner sécurisent le président Faustin-Archange TouaderaImage : Leger Kokpakpa/REUTERS

Selon lui, "ce sont les habitants de Kaga qui provoquent les éleveurs, après, ils appellent les mercenaires de Wagner. Mes frères ont été emprisonnés dans ce camp pendant 45 jours et deux mois, ils ont été torturés avant d’être libérés".

Contacté sur ces crimes attribués aux mercenaires russes, Dmitri Sytyi, responsable de l’Africa corps, nous renvoie au président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra.

Les organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé des violences et des assassinats commis contre les civils. Des actes qui demeurent jusqu’à présent impunis.