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RCA : Boali, un symbole du vivre ensemble

7 décembre 2020

A trois semaines d'élections présidentielle et législatives sous haute tension, nous sommes allés à la rencontre des populations qui vivent autour de la rivIére de Boali.

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La RCA est un pays meurtri par des années de conflits entre groupes armés.
La RCA est un pays meurtri par des années de conflits entre groupes armés.Image : DW/P. Lorgerie

Ici, chrétiens et musulmans pêchent ensemble comme avant la crise. Après le dur labeur, Amadou n'a qu'une préoccupation. Il a hâte de retrouver l'ambiance de la mosquée. 

"Nous n'avons pas de problèmes avec les gens. On se débrouille petit à petit avec l'appui des autorités, nous allons reconstruire la mosquée pour y prier dedans".

La mosquée a été détruite par les jeunes de Boali. Sept ans après la crise, les gens ne se laissent plus manipuler l'esprit. Dans son salon de coiffure Sophie reçoit des femmes musulmanes et milite pour le retour définitif. 

"Nous n'avons pas de ressentiment vis à vis des musulmans. On a toujours besoin de l'autre. Tant qu'ils ne sont pas là, on ne peut pas vivre". 

Un vœu qui donne du baume au cœur de Ousmane, un pasteur retourné qui craint tout de même le vol de ses bétails. 

"Nous sommes acceptés au sein de la population. Seulement ce sont les voleurs de bœufs armés qui dérangent. C'est ce que nous ne voulons pas. Car, figurez-vous, quand quelqu'un convoite tes biens quoique tu fasses, et ta bonne volonté un jour, tu peux t'énerver. Et c'est ce que nous ne voulons pas".

L'Oubangui, l'un des plus grands fleuves en Afrique centrale qui travese plusieurs pays.
L'Oubangui, l'un des plus grands fleuves en Afrique centrale qui travese plusieurs pays.Image : Sonja Heizmann

Réaction du pouvoir 

Le gouvernement se félicite du chemin parcouru depuis le forum de Bangui. L'abbé Arnauld Xavier Fagba, protecteur des musulmans au pic de la crise voit en ce retour la réalisation d'un rêve. 

"Mais nous qui croyons que ce sont des frères à aimer et à protéger, nous avions voulu inviter toutes les communautés qu'avec la grâce de Dieu et la force de la parole, nous pouvons aussi trouver un terrain d'entente et faire comprendre le mal à l'autre, se pardonner et vivre ensemble. C'est pourquoi nous avons décidé accueillir ces musulmans-là. C'était ça notre rêve".

A l'approche des élections où la tension monte, la ville de Boali inspire pour servir de pivot de paix. Et les comités locaux de paix s'activent pour des élections paisibles.

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