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Faible affluence dans les bureaux de vote au Tchad

Blaise Dariustone
18 décembre 2023

Les Tchadiens ont voté ce dimanche (17.12.2023), pour ou contre une nouvelle Constitution censée ouvrir la voie à un retour des civils au pouvoir.

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Dans un centre de vote à N'Djamena, le dimanche 17 décembre 2023
Dans un centre de vote à N'Djamena, le dimanche 17 décembre 2023Image : Denis Sassou Gueipeur/AFP/Getty Images

Ce scrutin crucial pour la refondation du pays selon les autorités de transition, n’a pas drainé beaucoup d’électeurs dans les bureaux de vote.

Censés s'ouvrir à 06H00, heure locale, la majorité des bureaux de vote ont ouvert vers 09H00, voire 10H00.

Et s'il y avait très peu d’électeurs, le président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno, l’opposant Succès Masra et le Premier ministre, Saleh Kebzabo, qui défendent tous, la constitution soumise à référendum, ont eux, voulu montrer l’exemple, en se rendant dès le début de la journée, dans leur bureau de vote.

"Je suis fier aujourd'hui d'avoir voté comme les autres fois. Je crois que c'est le changement qui pointe à l'horizon. Et il faudrait qu'on soit au rendez-vous de ce changement. L'acte que nous posons aujourd'hui est un acte fondateur pour la refondation de notre pays. Cette constitution constitue un lieu de rassemblement des Tchadiens donc beaucoup de Tchadiens vont voter cette constitution", dit Saleh Kebzabo qui a voté devant son domicile dans le 6e arrondissement.

Des femmes attendent devant un bureau de vote à N'Djamena, le dimanche 17 décembre 2023
Des femmes attendent devant un bureau de vote à N'Djamena, le dimanche 17 décembre 2023Image : Denis Sassou Gueipeur/AFP/Getty Images

Optimisme des partisans du "non"

Il y a peu de doute sur la victoire du "oui. Mais, en face, les partisans du "non" et de l’Etat fédéral veulent rester optimistes.

"Pour le "non", je demeure optimiste pour mon choix puisque le peuple Tchadien s'est exprimé. Nous estimons que le Tchad après plus de 60 ans d'indépendance est resté tel qu'il est. Y a toujours eu la guerre dans notre pays et ce sont des guerres de leadership. Parce qu’il n’y a pas de partage de pouvoir entre les administrations au niveau déconcentré. C'est pour cela que nous estimons qu'en votant pour la fédération il y aura une meilleure répartition des pouvoirs depuis la base jusqu'au sommet et que chaque État se prendra en charge", estime Nasra Djimasngar, Président du parti ‘’Un Nouveau Jour’’.

Craintes du fédéralisme

Le fédéralisme serait le "chaos", selon le camp du "oui" soutenu évidemment par le président de la transition, Mahamat Idriss Déby, qui a voté en face de la Présidence de la République.  

"La campagne s'est déroulée dans le calme donc je voudrais féliciter le peuple Tchadien, la classe politique et les organisations de la société civile dans leur ensemble pour leur sens élevé de patriotisme. En tant que président et garant de la transition, je veillerais personnellement à ce que le choix souverain du peuple Tchadien soit respecté", dit Mahamat Idriss Déby Itno.

Une déclaration certainement difficile à entendre pour les opposants malmenés depuis des mois.

Mahamat Idriss Déby glisse son bulletin dans une urne, le dimanche 17 décembre 2023
Mahamat Idriss Déby glisse son bulletin dans une urne, le dimanche 17 décembre 2023Image : Denis Sassou Gueipeur/AFP/Getty Images

La participation véritable enjeu

Les résultats officiels provisoires doivent être annoncés le 24 décembre suivi des résultats définitifs validés par la Cour suprême le 28 décembre.

L'un des grands enjeux de ce scrutin est le taux d'abstention. Pour certains observateurs, le manque d'engouement est due en partie aux appels au boycott d’une partie de l'opposition et de la société civile. Ces derniers, considèrent ce référendum comme un processus destiné à préparer l'élection du président de transition Mahamat Idriss Déby Itno pour perpétuer une succession dynastique.

A 37 ans, Mahamat Déby avait été proclamé par l'armée le 20 avril 2021, président de transition à la tête d'une junte de 15 généraux, après la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front.