Qui fait quoi...
20 septembre 2007Mais l’abaissement par la réserve fédérale américaine de son principal taux directeur retient également l’attention de nos confrères de la presse écrite. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il s’agit là d’un témoignage de faiblesse de la part des gardiens de l’économie américaine qui veulent désespérément éviter la récession. Cette solution de crise ne fait en fin de compte que préparer la prochaine convulsion.
Mais si la fête reprend pour les marchés financiers, observe la Frankfurter Rundschau, cette réduction des taux d’intérêts américains renchérit l’euro par rapport au dollar, menace les exportations européenne et met la Banque centrale européenne sous pression. Pour die Welt, la Réserve fédérale, contrainte de choisir entre la peste et le choléra, a opté pour la maladie qui se déclare le plus tard, histoire de gagner du temps.
Gagner du temps n’est pourtant pas la meilleure tactique en termes de concurrence, s’inquiète le quotidien, qui revient aussi sur les propositions de la Commission européenne en termes de politique énergétique. Certes, les protecteurs de la concurrence n’ont pas tort de vouloir une claire séparation entre génération et transport de l’énergie, relève la Tageszeitung à ce sujet. Seulement cette proposition laisse une porte de sortie ouverte aux monopoles européens français et allemands de l’énergie, avant même le début du processus de rédaction des lois.
A propos de lois, celles de l’Allemagne sont claires, même dans le contexte de la guerre contre le terrorisme, souligne la Süddeutsche Zeitung qui, comme d’autres, revient sur la crise au sein de la coalition allemande au sujet de la législation anti-terreur. Wolgang Schäuble, Ministre de l’intérieur et à ce titre en charge de la Constitution, voudrait modifier cette dernière pour mieux lutter contre les attentats terroristes. Certes, le droit ne pas céder au non-droit, mais l’Etat de droit prend tout son sens lorsqu’il respecte les principes de l’Etat de droit, même dans les situations les plus extrêmes. Certes, aucune solution juridique satisfaisante ne peut répondre à la tragédie d’un attentat terroriste. C’est peut-être un défi de le reconnaître, mais un Ministre en charge de la Constitution doit pouvoir relever un tel défi. Cela fait partie de sa charge politique et de sa responsabilité.