Quel avenir...
10 juillet 2013Pour Die Welt, le dossier du stockage des données a repris de l'importance depuis l'affaire Snowden. En le replaçant dans la perspective des élections législatives allemandes de septembre prochain, le journal constate que d'ici le scrutin, la coalition d'Angela Merkel restera divisée sur cette question. Le débat essentiel porte sur le type de sécurité que les États européens veulent, et à quel prix.
Depuis que l'on a appris la surveillance totale effectuée par les Américains et les Anglais, explique la Frankfurter Rundschau, depuis que seule la démesure définit ce stockage et ce contrôle des communications, il est clair que cette nouvelle architecture de sécurité est née sur la planche à dessin de paranoïaques. L'on peut douter que cela protège vraiment contre le terrorisme. Mais le prix de cette sécurité est clair : à l'ère d'une communication totalement surveillée, la sphère privée n'a plus droit de cité.
Dans ce contexte, die tageszeitung revient sur la demande d'asile au Venezuela déposée par Edward Snowden et rétorque à ceux qui critiquent le choix de ce pays : quiconque demande asile va là où on l'accepte. Cela ne remet pas en cause la crédibilité du demandeur, surtout quand on voit l'acharnement avec lequel les États-Unis font la chasse aux lanceurs d'alerte. Il est bon qu'existent de tels havres de sécurité, même s'ils ne sont pas des champions des droits de l'Homme. De même qu'il était bon que la future présidente du Chili, Michelle Bachelet, trouve refuge en RDA, après le putsch de 1973 dans son pays.
Le quotidien de Berlin revient également dans ses colonnes sur la formation, par le Premier ministre désigné, du gouvernement transitoire en Égypte.
Une évolution qui fait dire à la Süddeustche Zeitung : des élections et une nouvelle Constitution, ce sont là des projets raisonnables. Pourtant, ce ne seront ni les salafistes, ni les libéraux, ni même l'armée qui seront décisifs pour l'avenir d'une Égypte moderne. Après avoir fait chuter Moubarak et Morsi, la jeunesse militante doit maintenant abandonner son attitude rebelle, mettre son énergie au service d'une politique pragmatique et créer de nouveaux partis. Si la révolution démarre dans la rue, c'est cependant au parlement qu'elle trouve son accomplissement, conclut le quotidien de Munich.