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Préliminaire à l'ouverture des négociations avec la Turquie

Sandrine Blanchard1 septembre 2005

Les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent aujourd’hui et demain dans la ville de Newport, au Pays de Galles. Objectif de leurs discussions: fixer les modalités de l’ouverture des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, des négociations qui doivent débuter le 3 octobre avec Ankara. Parmi les obstacles à ces négociations, le refus persistant de la Turquie de reconnaître la république chypriote. Or, la partie grecque, du sud de l’île, est membre de l’UE et se cabre elle aussi face à l’idée d’une éventuelle adhésion d’Ankara.

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Image : AP

Le ton s’est durci ces derniers temps, du côté d’Ankara. La Turquie a en effet jugé « illégitime et immorale » la proposition soutenue par les conservateurs allemands d’un « partenariat privilégié » en place d’une adhésion à l’Union européenne. Des déclarations que l’Union chrétienne-démocrate a à son tour qualifiées de « complètement inacceptables », et de tentative d’ « intimidation ». Si le chef de la diplomatie allemande, Joschka Fischer, pense que le dossier chypriote n’est pas un frein à l‘ouverture de négociations d’adhésion, la CDU, elle, qui a le vent en poupe dans les sondages préélectoraux, estime aujourd’hui que l’adhésion de la Turquie serait « une erreur ». Une position partagée par le président français Jacques Chirac, autrefois défenseur de la cause turque auprès de Bruxelles, les Pays-Bas et l’Autriche.

La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, explique la position de Vienne, qui assurera début 2006 la présidence tournant de l’UE.

„Nous avons toujours été en faveur de négociations ouvertes. Nous avons toujours souligné les capacités de l’Union européenne à s’élargir, mais nous avons par ailleurs fait connaître notre intérêt à avoir des relations, les plus étroites possibles, avec la Turquie. »


La Turquie avait bien signé, fin juillet, un protocole d’union douanière avec les nouveaux membres de l’UE, dont Chypre. Mais Ankara continue de ne pas vouloir reconnaître officiellement la république chypriote. Et le ministre des Affaires étrangères de Chypre déclare que, du coup, l’accord passé avec Ankara est « nul et non avenu ». Ce qui remet également en question, du point de vue chypriote, l’ouverture même des négociations d’adhésion. Un point qui doit, selon Nicosie, être réglé par la Cour européenne de Justice.

Par ailleurs, le cadre des négociations d’adhésion avec l’UE doit être fixé. Un accord des états européens est prévu sur ce point, qui stipule qu’entamer des négociations ne garantie pas à un pays tiers d’être accepté dans le club européen.