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Près de 300 prisonniers libérés ce vendredi à N'Djamena

Blaise Dariustone
23 février 2018

Ces libérations concernent des prisonniers de droit commun. Mais le général Baba Ladé et l'activiste Moyadine Tadjadine Baboury restent pour leur part en prison.

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Afrika Gefängnis in Harare
Image : Columbus Mavhunga

Au Tchad, plus de deux cent prisonniers de droit commun ont été libérés ce vendredi à N'Djamena. Ils sont au total 295 condamnés de droit commun à bénéficier de cette remise collective de peine. Elle avait été signée le 4 février dernier par le président de la République Idriss Déby. Mais le général Baba Ladé et l'activiste Moyadine Tadjadine Baboury restent en prison. Le geste de la présidence n'est en effet pas politique, mais vise à désengorger la maison d'arrêt de N'Djamena. Construite pour une capacité d'accueil de trois cent personnes, elle abrite pour l'heure plus de deux mille détenus.

Ce vendredi, le secrétaire générale du ministère de la Justice, Aimé Djimadjimbaye Katangar, a adressé un discours aux détenus avant leur libération. "Par cet acte, le président de la République voudrait vous dire, à vous qui allez sortir, d'aller dans la vie active, de retrouver les vôtres et de vivre en paix et en cohésion familiale et sociale. Vous ne devez point commettre les mêmes forfaits", a-t-il dit, invitant les libérés à se rendre utiles à la société. "Le pays a besoin de vos forces et de votre savoir-faire. Le programme de réinsertion sociale du gouvernement vous permettra de retrouver la place qui était la vôtre avant l'incarcération."

Gefängnis Symbolbild Kriminalität Terrorismus
Image : picture alliance/dpa/F. Kästle

Un soulagement pour les désormais ex-détenus, à l'exemple d'Allafi Emmanuel, incarcéré depuis plus de sept mois pour coups et blessures volontaires. "Je regrette d'avoir fait ça. C'est une erreur, que Dieu me pardonne. La prison est une vraie leçon. Mon séjour en prison m'a appris beaucoup de choses. Je ne répéterais jamais cet acte", assure-t-il à sa sortie de prison en cette fin de semaine.

Baba Ladé et Moyadine Tadjadine Baboury restent en prison

Cette décision, qui n'a donc rien de politique, a été accompagnée de rumeurs sur la libération également du général Baba Ladé et  de l'activiste Moyadine Tadjadine Baboury, incarcérés respectivement en 2014 et 2016 et qui attendent toujours d'être jugés. Espérant une bonne nouvelle, leurs familles se sont déplacées ce matin à la maison d'arrêt. Mais le procureur de la République, Mahamat Saleh Youssouf, a démenti toute volonté de les libérer.

"La remise de peine n'est favorable qu'à ceux qui sont définitivement jugés et condamnés. À ce que je sache, les deux que vous citez n'ont pas été encore jugés", explique-t-il. "Je me demande, par quelle mesure ils vont bénéficier de cette mesure de grâce. Je trouve que du point de vue légal, ceux-là ne sont pas des personnes qui doivent bénéficier de la remise de peine. Par ce que leurs dossiers sont encore en cours d'instruction."

Selon les avocats de l'activiste Moyadine Tadjadine Baboury, leur client a été transféré mercredi dernier de la prison de haute sécurité de Mousssoro à la Maison d'Arrêt de N'Djamena, dans l'attente de son procès. Sa défense envisage pour l'heure une demande de mise en liberté provisoire. Il est reproché à Baboury d'avoir critiqué la mal gouvernance du régime Déby à travers des vidéos postées sur les réseaux sociaux.