Près de 17000 emplois supprimés chez Siemens
8 juillet 2008Les chiffres circulaient déjà dans la presse depuis quelques jours, au grand dam des représentants du personnel. Sur les prés de 17000 suppressions d'emplois prévues, la très grande majorité touchera l'administration et les services de gestion. Et au total, 5.250 concerneront l'Allemagne.
Peter Löscher est à la tête de la troisième plus grande entreprise allemande depuis un an presque jour pour jour. Il justifie ce plan d'austérité par "le retard pris" par le groupe sur ses grands concurrents internationaux, jugés plus rentables, comme par exemple l'américain General Electric : « Ces mesures deviennent urgentes avec la conjoncture mondiale qui s'affaiblit, et qui va entrainer à nouveau un net renforcement de la concurrence. Il nous faut agir maintenant et diminuer nos dépenses, afin qu'ensuite, si la bataille pour la clientèle se durcit, nous puissions nous concentrer là-dessus ».
Peter Löscher veut réduire de 1,2 milliard d'euros d'ici 2010 les frais d'administration et de gestion de Siemens. Il n'a pas précisé combien coûterait la restructuration. Mais cette volonté de changement est aussi née du gigantesque scandale de corruption qui agite le conglomérat, et qui a mis en évidence la complexité de sa structure.
Les méthodes de ce patron font des remous. Les syndicats n'ont guère apprécié que dans une récente interview, celui-ci juge que Siemens était une entreprise "trop allemande". Wolgang Niclas est responsable régional du grand syndicat industriel IG Metall, selon lui « Les carnets de commandes de Siemens ne sont pas pleins, ils débordent ! Il y a même des commandes que l'on n'arrive pas à terminer. Et pendant ce temps, on fait aussi des appels d'offres. Depuis des années, l'entreprise fait des bénéfices de plusieurs milliards. Dans une telle situation, cette mesure frôle le cynisme ».
Un cynisme qui a de bonnes chance d'entraîner une grève dans les jours qui viennent.