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Violences au Togo : pouvoir et opposition dos à dos

10 décembre 2018

Les deux camps se renvoient la balle alors que la situation reste tendue après un week-end agité par des manifestations de l’opposition qui ont fait plusieurs victimes.

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Togo Demonstrationen
Image : DW/N. Tadegnon

"Les réformes sont nécessaires pour des élections transparentes" (Eric Dupuy)

Quatre personnes sont mortes depuis le début des manifestations de l'opposition samedi dernier. Parmi les victimes, un enfant âgé de 11 ans. Selon le gouvernement, quatre membres des forces de l'ordre ont également été blessés et 28 manifestants interpellés. Ce lundi (10.12.2018), on déplore deux morts à Sokodé, considéré comme le bastion de l’opposition.

La coalition des 14 partis de l’opposition justifie la manifestation du week-end dernier par le refus du pouvoir de Lomé de tenir compte de ses revendications, à savoir la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles.

Selon la coalition, ces réformes devraient déboucher sur la limitation du nombre de mandats présidentiels et la recomposition du bureau de la Ceni, la Commission électorale nationale indépendante.


N’ayant pas eu gain de cause, l’opposition a opté pour le boycott des élections législatives du 20 décembre prochain. Une démarche que défend Eric Dupuy, secrétaire national à la communication de l’Alliance Nationale pour le Changement, le parti de Jean-Pierre Fabre.

"Actuellement, explique M. Dupuy, nous sommes en période pré-électorale, d’après le régime RPT-UNIR (le parti au pouvoir, ndlr). Nous sommes en droit également de mener campagne contre ces législatives qui sont contre-nature et qui sont en réalité un coup de force contre le peuple togolais. Il faut faire les réformes avant toute élection au Togo. Les réformes sont nécessaires pour que nous puissions avoir pour la première fois au Togo des élections transparentes."

Radicalisme?

Le parti au pouvoir reconnait à l’opposition le droit de manifester. Mais Augustin Sambiani Yentema, député du parti au pouvoir Union pour la République, critique la démarche radicale adoptée par la coalition de l’opposition.

"Ils ont le droit de ne pas aller aux élections, soutient M. Sambiani Yentema, mais ils n'ont pas le droit d'empêcher ceux qui veulent aller aux élections d'y aller."

Les Eglises évangéliques, presbytériennes et méthodistes du Togo ont quant à elles appelé mercredi dernier à un "report de quelques mois" des élections législatives.

Elles ont été suivies vendredi par les cadres musulmans qui se disent offusqués par les conditions non consensuelles de l’organisation de ces élections.

Par ailleurs, une délégation de l’opposition est attendue à Sokodé pour évaluer la situation.

DW MA-Bild Eric Topona
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona